Un nuage toxique a recouvert Delhi, la capitale de l’Inde, et a poussé les autorités indiennes à prendre une mesure sans précédent: la fermeture de 4.000 écoles pendant près d’une semaine.
Des niveaux 30 fois supérieurs à ce que l’Organisation mondiale de la Santé estime sûr
Il est notoire que l’air de Delhi est nocif, même selon les normes de cette ville. La pollution y est alarmante, atteignant des niveaux près de 30 fois supérieurs à ce que l’Organisation mondiale de la santé juge sûr. Le 7 novembre, le gouvernement a décidé de fermer les écoles primaires et le lendemain, l’ordre de fermeture a été étendu à toutes les écoles publiques et à la plupart des établissements privés.
Dans certaines parties de la vie, les niveaux de 2,5 mp, particules très fines qui peuvent pénétrer profondément dans les poumons, étaient passés à plus de 700 microgrammes par mètre cube, ce qui est considéré comme dangereux à respirer, selon les données fournies par le Comité de contrôle de la pollution de Delhi. Les scientifiques estiment que ces particules ont déjà tué des millions de personnes.
Le Vice-premier ministre de l’Etat de Delhi, Manish Sisodi, a même expliqué qu’il se rendait en voiture à une réunion mercredi matin lorsqu’il a dépassé un bus scolaire et vu deux enfants tenter d’ouvrir la fenêtre pour vomir. « Cela m’a choqué », a-t-il déclaré. « J’ai immédiatement donné l’ordre à mes fonctionnaires de faire fermer toutes les écoles. »
Le Premier ministre de Delhi, Arvind Kejriwal, a indiqué que les niveaux de pollution seraient réévalués et qu'une décision serait prise concernant le maintien ou non de la fermeture des écoles.
Plus de quatre millions d’enfants ne vont plus à l’école pour l’instant, étant donné que l’on pense qu’il est plus sûr qu’ils restent chez eux plutôt que d’aller et venir dans des rues polluées, bien que la plupart des maisons de Delhi ne soient pas équipées d’un seul filtre à air. Les responsables ont reconnu que c’était la première fois qu’autant d’écoles seraient fermées aussi longtemps.
AIPTF: Les enseignant(e)s pressent le gouvernement de Delhi de prendre des mesures urgentes pour contrôler la situation
L’un des affiliés nationaux de l’Internationale de l’Education (IE), l’ All India Primary Teachers Federation(AIPTF), a fait part de sa profonde préoccupation concernant la dangerosité de la pollution de l’air et du smog à Delhi.
Le brûlage de la paille dans les États voisins aggrave la pollution atmosphérique qui a toujours existé à Delhi, a souligné le Secrétaire général de l'AIPTF, Kamala Kant Tripathy, ajoutant que « cette situation est très dangereuse, en particulier pour les jeunes élèves et les pauvres qui passent beaucoup de temps à l’extérieur, ce qui peut provoquer des problèmes de santé irrémédiables ».
Il a demandé au gouvernement de Delhi de prendre des mesures immédiates pour contrôler la situation et maintenir la fermeture des écoles jusqu’à ce que ces mesures soient prises. Il a également exigé du gouvernement qu’il « propose un plan exhaustif à long terme pour réduire la pollution atmosphérique et le smog, qui est aujourd’hui devenu un phénomène annuel ».
La situation actuelle à Delhi met en évidence le changement climatique résultant du développement incontrôlé et non réglementé et la consommation des ressources naturelles, a observé Tripathy, qui réclame des efforts conjoints du gouvernement central, du gouvernement de l’Etat ainsi que des citoyen(ne)s indien(ne)s pour relever ce défi. Il a également garanti aux pouvoirs publics le plein soutien des membres de l’AIPTF pour faire face à ce danger environnemental.
L’IE espère que la 23e session de la Conférence des parties à la Convention des Nations Unies sur les changements climatiques (COP23), qui se tient actuellement à Bonn, en Allemagne, se concentrera sur la recherche de solutions à long terme pour ces catastrophes environnementales et elle invite les pays participant à la COP23 à inclure l’éducation au changement climatique dans les programmes scolaires nationaux.