Pour la première fois depuis trois ans, l’ensemble des syndicats de l’éducation du Burkina Faso appelle à la grève afin d’obtenir de meilleures conditions de vie et de travail pour une éducation de qualité.
Le gouvernement doit garantir un enseignement public gratuit et de qualité pour tou(te)s
Depuis la petite enfance jusqu’à l’enseignement supérieur, en passant par le primaire, le secondaire, les administratifs, les inspecteurs et le secteur non formel, pratiquement tous les syndicats de l’éducation sont rassemblés dans la coordination qui appelle à deux journées de grève générale dans l’éducation, dans tout le pays, les 26 et 27 octobre.
La plateforme revendicative comporte quatre points: adoption d’un statut valorisant; amélioration de l’accès à l’éducation; amélioration des conditions de travail; et revalorisation de la fonction enseignante.
Au Burkina Faso, les indicateurs restent en effet préoccupants concernant les taux de scolarisation, les effectifs par classe, l’obtention de diplômes. Sans parler du salaire des enseignant(e)s, bien peu attractif avec 100.000 francs CFA (150 euros) pour un(e) enseignant(e) du primaire, et 165.000 francs CFA (250 euros) pour un(e) enseignant(e) du secondaire.
Pour les syndicats, dont les affiliés de l’internationale de l’Education, à savoir la Fédération des Syndicats de l’Enseignement du Burkina, la Fédération des Syndicats Nationaux des Travailleurs de l'Education et de la Recherche, le Syndicat national des enseignants africains du Burkina et le Syndicat national des enseignants du secondaire et du supérieur, il est temps que l’Etat actuel aille plus loin vers un enseignement public gratuit et de qualité pour tous les enfants.
En ne le faisant pas, le gouvernement national a déjà laissé le secteur privé occuper une place importante, de 20% dans le primaire à 80% dans le pré-primaire et l’enseignement professionnel, en passant par 50% dans le secondaire. En outre, les enseignant(e)s de ces établissements privés qui revendiquent leurs droits risquent le renvoi immédiat, selon la coordination des 15 syndicats.
Coordination syndicale pour une mobilisation maximale
La coordination syndicale a dès lors prévu de s’adresser aux associations de parents d’élèves, afin d’expliquer les raisons de la grève et d’obtenir leur soutien. Du côté des centrales syndicales, le soutien semble assuré. Un plan de communication est mis en place en direction des médias.
Les syndicats travaillent également en profondeur sur chaque point de la plateforme de revendication, pour se préparer à contrer de façon solide les arguments du ministre.
La coordination a mis au point un plan de déploiement de la mobilisation dans les 45 régions du pays, ce qui reste un défi. Elle se donne également les moyens d’effectuer une évaluation très précise de la réussite de grève, par un recensement des grévistes dans chaque école, et une collecte de toutes ces informations.
Ces dernières années, les syndicats, ont, par leurs luttes collectives, engrangé des résultats significatifs: intégration des contractuel(le)s et signature d’une convention avec le syndicat national des promoteurs du privé laïc. Ils comptent bien, par une mobilisation massive les 26 et 27 octobre, marquer de nouveaux points, au bénéfice des enseignant(e)s et du système éducatif burkinabés.