Les dirigeant(e)s des principaux syndicats de l’éducation africains ont réaffirmé leur engagement en faveur du renforcement de l’unité syndicale sur le continent en vue de contribuer à la réalisation des Objectifs de développement durable des Nations Unies.
A l’occasion de sa réunion statutaire annuelle, organisée les 11 et 12 septembre derniers à Addis-Abeba, en Ethiopie, le Comité régional africain de l’Internationale de l’Education (IE) a réaffirmé son engagement en faveur d’une éducation de qualité pour tou(te)s, en consacrant la prochaine Conférence régionale de l’Afrique au thème des Objectifs de développement durable (ODD), et en particulier à l’ODD 4: « Assurer une éducation équitable, inclusive et de qualité en Afrique: le rôle des syndicats pour réaliser l’Agenda 2030 ».
A l’heure où les rapports des six sous-régions d’Afrique de l’IE pointent du doigt le déclin des syndicats de l’éducation dans plusieurs pays, notamment en raison de l’émergence de nombreux syndicats issus de scissions, le Comité a mis l’accent sur la nécessité pour les syndicats d’enseignants de déployer des efforts concertés en vue de réaliser l’ODD 4. Ainsi, en vertu du pluralisme syndical, jusqu’à 159 syndicats d’enseignants ont existé simultanément au Bénin, 55 en Côte d’Ivoire et 39 au Sénégal, et cette tendance s’observe par ailleurs dans de nombreux autres pays africains.
C’est pourquoi le Comité a de nouveau insisté sur le fait que « l’unité » était une priorité régionale, ainsi que sur la nécessité d’élaborer une stratégie claire garantissant le renforcement du pouvoir des syndicats.
« L’unité revêt bien entendu une importance capitale pour appuyer le mouvement syndical en Afrique: il s’agit là de l’un des principaux outils inhérents à la formation syndicale. Toutefois, nous devons faire preuve de flexibilité et ne pas refuser l’émergence des nouveaux groupes progressistes », a déclaré le Président du Comité régional africain de l’IE, Wilson Sossion, à l’attention des dirigeant(e)s syndicaux/ales africain(e)s.
Et d’ajouter: « Nous devons être en mesure de corroborer les arguments avancés, et je me réjouis de la création du Réseau de recherche de la région Afrique de l’IE ».
A l’instar des autres dirigeant(e)s de syndicats de l’éducation, il s’accorde à dire que « la démocratie n’est pas un don de la nature: nous devons nous battre pour elle » et que « les syndicats sont des institutions démocratiques ayant le pouvoir d’influencer le monde ».
« Il est grand temps d’ériger des normes professionnelles afin que les gouvernements n’aient d’autre choix que d’écouter les enseignants. En outre, nous devons mettre un frein à la privatisation et à la commercialisation de l’éducation », a-t-il reconnu.
Enfin, Wilson Sossion a mis en lumière les sept symptômes de la déprofessionnalisation des enseignant(e)s, qui pose un autre défi majeur aux syndicats d’enseignants africains: l’embauche d’enseignant(e)s non qualifié(e)s, la précarisation de l’enseignement, l’écart salarial, la diminution de l’autonomie professionnelle, les tests standardisés, l’évaluation croissante des enseignant(e)s et l’intégration de systèmes de gestion privés au sein même du secteur public.