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Placer l’enfant au cœur de l’apprentissage : l’expérience de l’Écosse en faveur de la santé et du bien-être à l’école

Publié 23 novembre 2017 Mis à jour 25 octobre 2023
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L’Écosse est l’un des pays les plus avancés au monde dès qu’il s’agit de promouvoir la santé et le bien-être des enfants en âge d’être scolarisés. Depuis qu’elle a obtenu son propre parlement en 1999, son gouvernement est entièrement responsable de son système éducatif. Parmi les priorités majeures des politiques nationales figure la réduction des inégalités en matière de santé dans la société écossaise.

Les populations les plus pauvres vivent moins longtemps et courent davantage le risque de développer des maladies, y compris des maladies mentales. En Écosse, le niveau de santé s’améliore, bien que des différences considérables persistent entre les riches et les pauvres. En 2006, les hommes vivaient en moyenne 67,9 ans en bonne santé et les femmes 69 ans. En revanche, dans les régions les plus démunies de l’Ecosse, qui représentent 15% de son territoire, l’espérance de vie en bonne santé s’élevait à 57,3 ans pour les hommes et à 59 ans pour les femmes. Si les inégalités en matière de santé peuvent s’expliquer par le mode de vie de chacun, par exemple le fait de fumer ou de ne pas pratiquer d’activité physique, les facteurs communautaires, économiques, culturels et environnementaux jouent également un rôle significatif. En Écosse, les enfants constituent un point d’attention prioritaire dans ce domaine. À l’heure actuelle, chez les enfants de 5 ans, l’écart d’apprentissage entre ceux venant d’un milieu défavorisé et ceux originaires d'un milieu favorisé s’élève déjà à 6-13 mois pour la résolution de problèmes et à 11-18 mois pour le vocabulaire expressif.

En tant que membre actif du Réseau Écoles pour la santé en Europe (Schools for Health in Europe, SHE), l’Écosse était le premier pays européen à adopter à grande échelle, au début du siècle, le concept d’une école favorisant la santé, qui se traduit par une approche holistique de l’école en vue de promouvoir la santé et le bien-être. Un « programme scolaire pour l’excellence » a par la suite été élaboré et est désormais en vigueur dans tous les établissements d’instruction obligatoire (primaire et secondaire). Ce nouveau programme accorde une attention soutenue à l’enfant et devrait permettre de combler le fossé entre les élèves peu et très performants.

Le programme encourage en permanence un plus grand recours à l’apprentissage par l’expérience, qui veille à ce que les enfants et les jeunes soient mieux préparés à leur avenir. Les enfants doivent tous acquérir les compétences nécessaires pour apprendre efficacement, mais aussi devenir des individus pleins de confiance, des citoyen·ne·s responsables et des acteurs·trices majeur·e·s. L’un des principaux changements a été l’introduction de 8 matières scolaires: les langues, les mathématiques/compétences en calcul, l’expression par les arts, la technologie, les sciences, les sciences sociales, la santé et le bien-être ainsi que l’éducation morale et religieuse. L’Écosse est ainsi devenue l’un des premiers pays au monde non seulement où « la santé et le bien-être » font partie intégrante du programme scolaire, mais aussi où la qualité de l’éducation dépend tant des résultats en compétences en calcul et en lecture que de la santé et du bien-être des élèves.

En 2015 et 2016, deux groupes d’études néerlandais composés de directeur·trice·s d’école, d’enseignant·e·s et de responsables chargé·e·s de la rédaction des programmes actifs·ives à l’échelle nationale, régionale et locale se sont rendus en Écosse. Les Pays-Bas ont adopté un programme national qui promeut la santé dans les écoles, mais souhaitent apprendre des expériences à l’étranger. Des visites se sont déroulées dans des écoles préprimaires, primaires et secondaires où la mise en œuvre du programme scolaire pour l’excellence est exemplaire, et des échanges ont eu lieu avec Education Scotland, l’organisation en charge du nouveau programme, des inspecteurs·trices scolaires et des chercheur·euse·s. Les participant·e·s ont principalement été impressionné·e·s par la possibilité d’observer comment le nouveau programme scolaire pour l’excellence pouvait donner naissance à de nouvelles méthodes pédagogiques plaçant l’enfant au cœur de l’apprentissage. L’expérience les a également invité·e·s à s’écarter des habituelles thématiques liées à la santé (par exemple, promouvoir une alimentation saine, encourager l’activité physique ou sensibiliser à la santé mentale dans les écoles) au profit d’une approche plus holisitique de la santé et du bien-être qui englobe la participation active des élèves.

Une récente étude de l’OCDE sur la qualité du système éducatif écossais [ Improving schools in Scotland: an OECD perspective (« Améliorer l’école en Ecosse: point de vue de l’OCDE »), 2015] a mis au jour de nombreuses évolutions positives, par exemple des résultats scolaires en sciences et en lecture supérieurs aux moyennes internationales et des niveaux de performance plus équilibrés. En outre, un nombre relativement élevé d’élèves écossais font preuve de résilience. Toutefois, la mise en œuvre du programme scolaire pour l’excellence doit encore être améliorée, notamment au niveau des données probantes disponibles à ce sujet.

Pour en savoir plus sur le programme scolaire pour l’excellence, rendez-vous sur le site Web d’Education Scotland.

Le contenu et les avis exprimés dans ce blog sont ceux de son auteur et ne reflètent pas nécessairement la position officielle de l’Internationale de l’Education.