Un nouveau rapport de l'Internationale de l'Education porte sur l'autonomisation et le développement de la profession enseignante au travers d’exemples de bonnes pratiques de renouveau syndical, d'organisation et de croissance.
Les défis auxquels fait face collectivement la profession enseignante et la manière dont les enseignant(e)s peuvent les aborder le plus efficacement sont les questions de base d'une nouvelle étude réalisée par l'Internationale de l'Education et présentée aujourd'hui lors de la réunion de la Commission Syndicale Consultative auprès de l'OCDE (TUAC-CSC). L’étude, intitulée « Organising teaching: Developing the power of the profession » et rédigée par les universitaires Howard Stevenson et Nina Bascia, se concentre sur l'expérience de plusieurs syndicats d'enseignants qui répondent à ces défis dans un éventail de contextes nationaux: Chili, Kenya, Nouvelle-Zélande, Pologne, Ecosse, Turquie et Etats-Unis d'Amérique.
L'étude se concentre sur les graves conséquences sur la profession enseignante du mouvement mondial pour la réforme de l'éducation (GERM), des conséquences pouvant prendre la forme d'une normalisation des programmes scolaires, de tests à enjeux élevés, d’une fragmentation du système, et de commercialisation de l'éducation. Selon les auteurs, ces profonds changements dans les contextes de l'enseignement confèrent aux syndicats d'enseignants un rôle unique et essentiel consistant à défendre les conditions de travail et le statut professionnel de leurs membres.
Dans cette perspective, et bien que les auteurs reconnaissent qu'il n'y a pas de « solution miracle parce qu'il n'est pas facile de répondre à des questions difficiles », l'étude souligne l'importance du renouveau syndical et de la croissance des syndicats « par l’intérieur ». Howardson et Bascia soulignent que la force collective des membres de la base par l’augmentation des affiliations et la participation des membres, et le développement des compétences et de l'identité, sont à présent des éléments essentiels pour aider les syndicats de l'éducation à faire face à ces nouveaux défis tout en créant des organisations durables.
L'étude suggère des voies stratégiques pour les organisations d'enseignant(e)s: renforcer la base, relier l'industrie et la profession, développer les idées, construire l'engagement démocratique et rassembler la profession horizontalement et verticalement, tout en travaillant au sein et au-delà du syndicat. « Les membres de chaque syndicat doivent évaluer ce qui va fonctionner pour eux, où et quand », conclut l’étude.