Dans le cadre de sa réponse globale à la privatisation de l'éducation, l'Internationale de l'Education a publié des documents visant à étudier la privatisation et son impact sur l'accès à l'éducation, la qualité de l'éducation et les conditions d'emploi des enseignant(e)s.
Chaque thématique est examinée à travers le prisme de quatre études de cas fondées sur des recherches entreprises au nom de l'Internationale de l'Education (IE) au Kenya, en Ouganda, au Ghana et aux Philippines. Pour l'IE, la privatisation et la commercialisation de l'éducation demeurent la plus grande menace à la réalisation de la qualité, de l'éducation inclusive et équitable pour tou(te)s, ainsi qu’à la réalisation de l’Objectif 4 de développement durable (ODD4). Dans un monde où la recherche du profit l'emporte, les étudiant(e)s, les enseignant(e)s, la qualité de l'éducation, et les collectivités que servent les enseignant(e)s sont les premiers touchés.
Accès à l'éducation
Dans le cadre de la cible 4.1 de l’ODD4, les gouvernements se sont engagés à veiller à ce que toutes les filles et garçons complètent un enseignement primaire et secondaire équitables et de qualité, menant à des résultats d'apprentissage pertinents et efficaces. La recherche de l'IE souligne que la présence croissante des entreprises dans de nombreux pays et dans tous les secteurs entrave sérieusement le droit humain à l'enseignement public gratuit de qualité pour tou(te)s. Tout en prétendant offrir une éducation « abordable », ces entreprises imposent des frais qui sont loin de l’être pour les populations qu'elles prétendent servir. Les éléments de preuve montrent que tout prix imposé pour l'accès à l'éducation constitue un obstacle pour les plus pauvres et les plus défavorisés et accentuent par conséquent les inégalités et la ségrégation.
L'Internationale de l'éducation réaffirme que toute solution autre que l'éducation gratuite de qualité pour tous nuit à l'éducation inclusive et équitable.
Education de qualité
Par ailleurs, le modèle commercial mis en œuvre par les chaînes d’écoles soutenues par des entreprises à but lucratif est assorti de mesures visant à accroître la rentabilité et compromettant la qualité de l'enseignement et de l'apprentissage. L’IE insiste sur le fait que ce modèle commercial repose sur l'emploi de personnel non qualifié et suit un programme prédéfini et standardisé faisant peu de cas, voire aucun cas, de l'éducation inclusive et de la diversité culturelle et linguistique. C'est un programme qui ne répond en aucun cas aux normes nationales.
Il ne s'agit pas d'une éducation de qualité, souligne l’IE.
Conditions d'emploi des enseignant(e)s
L’IE fait remarquer que les salaires des enseignant(e)s représentent environ 70% du budget d’une école et elle déplore donc vivement la pratique consistant à accroître les marges de profit en employant moins d'enseignant(e)s, des enseignant(e)s sous-qualifié(e)s, ou du personnel non qualifié.
La privatisation et la déréglementation et les conditions de travail qui l'accompagnent engendrent une pression à la baisse sur les normes professionnelles, les salaires et les conditions de travail pour tou(te)s les enseignant(e)s et au final pour la qualité de l'éducation.