Le 7e Congrès mondial de l’Internationale de l’Éducation (IE), réuni à Ottawa du 21 au 26 juillet 2015, adopte l’addendum à la section/aux paragraphes 3, 4 et 19, concernant la privatisation des services éducatifs, du Document politique sur l’éducation, « Une éducation de qualité pour bâtir l’avenir », adopté par le 6e Congrès mondial de l’IE en 2011.
1. L’IE s’inquiète du fait que les politiques de privatisation et de commercialisation aient pour effet de saper le droit à une éducation publique gratuite de qualité et puissent créer, exacerber et creuser les inégalités en termes d’accès et de participation, ainsi que détériorer les conditions d’enseignement et d’apprentissage dans les écoles.
2. Les efforts de privatisation et de commercialisation de l’éducation sapent les relations de travail et affectent négativement les conditions de travail et les droits des enseignant(e)s et des personnels de soutien à l’éducation. Ces politiques minent également le processus décisionnel démocratique et la responsabilité publique, qui sont cruciaux pour la gouvernance de l’éducation. Les gouvernements ne doivent pas abandonner leur responsabilité de fournir une éducation publique gratuite et de qualité et de promouvoir l’éducation en tant que droit fondamental de la personne et bien public à tous les niveaux de l’enseignement.
3. L’IE est opposée à la mise en œuvre de politiques de privatisation, à la déréglementation et à la réduction des services publics au nom de la réduction des déficits publics et de l’extension de l’éducation. L’IE défend le droit des communautés à réglementer la qualité de l’éducation dans l’intérêt public, d’inclure les enseignant(e)s dans la prise de décision et de protéger l’éducation contre l’influence, voire la domination, d’entreprises mues par la recherche du profit dans le secteur de l’éducation.
4. Tous les prestataires d’éducation doivent obéir aux mêmes règles, règlements et procédures. Ils devraient nécessiter un accès équitable à une éducation de qualité pour tous les élèves, y compris des enseignant(e)s et des personnels académiques bien formé(e)s et qualifié(e)s, indépendamment de la capacité des élèves à payer et sans discrimination. Les droits des enseignant(e)s, des personnels académiques et des personnels de soutien à l’éducation à des conditions de travail décentes, des salaires adéquats, un recrutement et un emploi équitables et un développement professionnel de qualité doivent être garantis dans tous les cas. Tous les travailleurs/euses de l’éducation devraient avoir le droit de négociation collective et le droit à la liberté d’association. Les enseignant(e)s et les personnels académiques devraient avoir la liberté académique et professionnelle d’utiliser les méthodes pédagogiques et les approches d’enseignement en classe qui répondent le mieux aux objectifs du système éducatif issus de décisions prises démocratiquement et ne devraient pas être soumis à des régimes de rémunération basés sur les performances, qui dépendent des résultats d’apprentissage des élèves mesurés par des tests normalisés.
5. Les gouvernements doivent mettre en place des mécanismes de dialogue social et les syndicats de l’éducation doivent faire en sorte d’être des participants actifs aux débats politiques et à l’élaboration des politiques, notamment lorsque la privatisation et la commercialisation des services éducatifs sont proposées.
6. L’influence des entreprises et d’autres acteurs privés, par la vente de services éducatifs et la fourniture de services éducatifs payants à tous les niveaux, doit être contrebalancée par une action concertée de l’Internationale de l’Éducation et de ses membres, notamment en concluant des alliances stratégiques avec des organisations multilatérales et partenaires.