Le 7e Congrès mondial de l’Internationale de l’Education (IE), réuni à Ottawa, au Canada, du 21 au 26 juillet 2015:
1. Reconnaissant que l’éducation de qualité reste un défi pour les gouvernements nationaux;
2. Regrettant que, malgré les améliorations d’accès, les objectifs de l’éducation pour Tous restent inachevés en raison d’une part du manque de volonté politique à surmonter les difficultés liées, dans certains pays, à la participation à l’éducation pour certains enfants et plus spécialement les filles, et d’autre part, au manque d’engagement politique général en vue d’octroyer le financement nécessaire pour la formation d’enseignant(e)s qualifié(e)s et la mise à disposition de l’infrastructure nécessaire;
3. Dénonçant le fait que la préoccupation mondiale en termes de mesure des résultats de l’éducation ne soutient pas la proposition d’une éducation de qualité et ne tient pas compte du contexte de l’éducation;
4. Exprimant son inquiétude quant à la détérioration des salaires, à l’impact de la commercialisation et de la privatisation sur les conditions d’emploi des enseignant(e)s, des chercheurs/euses et des personnels de soutien de l’éducation, mais également quant aux conditions d’emploi du personnel de l’éducation en général, tout particulièrement en comparaison des autres professionnel(le)s disposant de compétences similaires;
5. Constate avec inquiétude l’utilisation et l’exploitation croissantes d’enseignant(e)s, de chercheurs/euses et de personnel de soutien à l’éducation intermittent(e)s travaillant sous contrat à durée déterminée, temporaire ou précaire;
6. Constate une recrudescence du recours aux contrats de travail temporaires et à d’autres formes d’emplois précaires dans d’autres secteurs de l’économie et reconnaît dès lors la possibilité de créer de nouvelles alliances pour combattre la précarisation de la main-d’œuvre;
7. Insistant sur le fait que l’enseignement doit constituer un choix de carrière attrayant au statut enviable et être suffisamment attrayant en termes de salaires, d’autonomie professionnelle, d’avancement de carrière et de conditions d’emploi pour encourager les enseignant(e)s brillant(e)s en début de carrière à choisir la profession enseignante;
8. Réaffirme l’importance de la politique de l’IE relative aux droits du personnel enseignant sous contrat temporaire, notamment la Résolution du Congrès de 2007 sur le personnel enseignant de l’enseignement supérieur travaillant sous contrat temporaire;
9. Reconnaissant que les pénuries d’enseignant(e)s qualifié(e)s constituent un problème fondamental pour atteindre l’éducation de qualité pour tou(te)s; et
10. Réitérant le point de vue selon lequel les pénuries d’enseignant(e)s qualifié(e)s ne peuvent se résoudre que si les gouvernements et la communauté internationale prennent des mesures décisives pour faciliter l’accès aux qualifications nécessaires et pour améliorer le statut des enseignant(e)s et leurs conditions d’emploi.
11. Mandate le Bureau exécutif pour:
a. Renforcer la capacité des membres à faire face aux problèmes de gestion du personnel, à développer des propositions et à s’engager dans le dialogue social avec les gouvernements et les employeurs afin d’améliorer le statut des enseignant(e)s et des personnels de l’éducation;
b. Mettre en place, via un processus consultatif auprès des organisations membres, une note d’orientation sur l’emploi dans le secteur de l’éducation pour la présenter au prochain Congrès mondial de l’IE;
c. Créer un réseau numérique ouvert pour que les organisations membres puissent discuter et partager les bonnes pratiques et les outils de référence utiles aux membres qui s’engagent dans des négociations avec les employeurs;
d. Dans le cadre des travaux de l’IE dédiés aux conditions d’emploi et de travail de qualité, surveiller le recours aux contrats à durée déterminée et mettre en lumière les bonnes pratiques appliquées par les affiliés pour endiguer l’emploi précaire au travers de la mobilisation, les campagnes, la syndicalisation et la négociation collective;
e. Collaborer avec les fédérations syndicales mondiales et la Confédération syndicale internationale afin de mettre en lumière que l’emploi précaire constitue le principal obstacle au travail décent; et
f. Etudier la possibilité d’organiser des campagnes et des actions coordonnées à l’occasion de la Journée mondiale des enseignant(e)s du 5 octobre et de la Journée mondiale pour le travail décent du 7 octobre.