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Une action accélérée contre le travail des enfants en lien avec les objectifs de développement durable de l'après-2015

Résolution du 7e Congrès Mondial

Publié 25 juillet 2015 Mis à jour 21 octobre 2024
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Le 7e Congrès mondial de l’Internationale de l’Éducation (IE), réuni à Ottawa, au Canada, du 21 au 26 juillet 2015:

1. Considérant la Résolution sur le travail des enfants adoptée par le 6e Congrès de l’IE en 2011;

2. Reconnaissant les progrès réalisés dans la réduction du travail des enfants, ainsi que constaté par le Rapport du Programme international pour l'abolition du travail des enfants (IPEC) de l’Organisation internationale du Travail (OIT) « Mesurer les progrès dans la lutte contre le travail des enfants - Estimations et tendances mondiales 2000-2012 » publié en 2013;

3. Reconnaissant les progrès en matière d’Éducation pour Tous (EPT) comme constaté dans le Rapport mondial de suivi sur l’EPT 2013-2014;

4. Reconnaissant la contribution importante à ces deux réalisations du travail continu de l’IE et de ses organisations membres;

5. Reconnaissant toutefois que les progrès sont restreints et que beaucoup d’obstacles persistent;

6. Constatant que beaucoup de gouvernements donateurs ont arrêté de contribuer financièrement à l’éducation par la coopération au développement ou ont réduit drastiquement leurs contributions;

7. Constatant que beaucoup de gouvernements n’investissent toujours pas suffisamment dans l’éducation, malgré leurs engagements et promesses;

8. Constatant que beaucoup de gouvernements ont signé des conventions et adopté des lois en faveur de l’éducation de qualité pour tou(te)s et contre le travail des enfants, mais trop souvent ne les appliquent pas ni ne condamnent ceux/celles qui les transgressent;

9. Notant que la migration, les conflits et les catastrophes naturelles privent des dizaines de milliers d’enfants, dont des réfugiés, d’éducation et qu’un grand nombre d’entre eux sont forcés de travailler pour survivre;

10. Se félicitant de la Déclaration sur le Travail des Enfants de l’ONU de Brasilia (2013) qui, en donnant une voix aux représentant(e)s des gouvernements, d’organisations d’employeurs et de travailleurs/euses, d’ONG et d’organisations internationales, engage toutes les parties prenantes à renforcer les actions contre le travail des enfants, parmi lesquelles promouvoir des actions multi-parties-prenantes, traiter l’économie informelle, collecter de meilleures statistiques par genre, renforcer les capacités dans les zones de conflit et de post-conflit où l’éducation est problématique et s’engager dans le dialogue social pour obtenir des conditions de travail et une formation adéquate pour les enseignantes et enseignants et les personnels;

11. Saluant le fait que malgré un manque de soutien financier substantiel, des syndicats de l’éducation ont su développer des approches nouvelles et créatives sur le terrain pour améliorer la qualité de l’éducation qui permet de retenir les enfants à l’école et/ou de réintégrer ceux qui sont retirés du travail et de transmettre les aptitudes et compétences nécessaires pour accéder à des emplois décents;

12. Saluant les réalisations de la campagne Uni(e)s pour une éducation de qualité qui visait à convaincre gouvernements et intervenants internationaux d’œuvrer à l’amélioration de la qualité et de la pertinence de l’éducation et l’augmentation de la scolarisation; et

13. Se félicitant que l’éradication du travail des enfants, ainsi que l’offre d’une éducation de qualité et d’emplois décents pour les adultes figurent dans les Objectifs de développement durable.

Le Congrès décide que l’IE:

14. Intensifie le travail concernant l’abandon scolaire et l’éradication du travail des enfants, tout en insistant sur les points d’action de la résolution de 2011 de l’IE et la mise en œuvre et la surveillance des nouveaux Objectifs de développement durable liés à l’éducation et au travail des enfants;

15. Continue de coopérer avec le Programme IPEC de l’OIT et les Programmes pays de promotion du travail décent et participe à la 4e Conférence mondiale sur le travail des enfants en Argentine en 2017;

16. Continue de coopérer avec les autres acteurs et parties prenantes pertinents;

17. Continue de solliciter des fonds pour appuyer les syndicats membres dans leur lutte pour une éducation de qualité et contre le travail des enfants; et

18. Facilite l’échange des bonnes pratiques et des succès, en particulier concernant de nouveaux développements prometteurs tels que:

a. L’approche basée sur les zones sans travail des enfants;

b. Les classes de transition ou de réintégration pour les enfants qui ont quitté le travail et retournent à l’école et l’inclusion de ces classes dans le système éducatif régulier;

c. La formation spécialisée pour les enseignantes et enseignants pour ces classes; et

d. Les nouveaux rôles assumés par les syndicats en engageant les communautés ou des partenaires « non-traditionnels ».

Le Congrès appelle les organisations membres à:

19. Continuer à plaider en faveur d’une éducation publique et inclusive de qualité qui est le meilleur moyen d’éradiquer le travail des enfants dans le monde;

20. Continuer à exiger une formation bien planifiée et formelle pour les enseignant(e)s et personnels afin de leur permettre d’accueillir et de soutenir les enfants qui risquent l’abandon scolaire ou qui reprennent une éducation après avoir été libéré de situations de travail infantile;

21. Rechercher une coopération avec les autres syndicats d’enseignants, les syndicats sectoriels et les organisations de la société civile partageant les mêmes idées, à l’échelle nationale et internationale, pour exiger de tous les gouvernements qu’ils mettent résolument en œuvre leur législation conformément aux conventions de l’OIT et aux Objectifs de développement durable;

22. Encourager l’échange entre syndicats et entre pays du Sud où les syndicats d’enseignants fournissent conseils, expertise et appui mutuels; partagent des pratiques exemplaires des salles de classe et d’actions syndicales et expériences internationales; et

23. Rejoindre des réseaux et groupes pour faire pression sur les employeurs et les entreprises qui continuent d’employer des enfants, notamment par les chaines de production, les privant ainsi de leurs droits fondamentaux.