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Internationale de l'Education
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Faire face aux idéologies néfastes de la crise

Publié 24 septembre 2012 Mis à jour 9 novembre 2012
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Les syndicats de l’éducation mettent en exergue que la crise économique crée et renforce un discours général en faveur d’une déréglementation complète des services publics dans le but de réduire les dépenses. Les restrictions budgétaires réalisées à grande échelle dans l’éducation publique nuisent tant à l’égalité d’accès à l’enseignement qu’à sa qualité.

Il convient cependant de souligner que ces actions à long terme sont essentiellement motivées par des raisons idéologiques. Les principes du marché libre sont désormais largement appliqués à tous les aspects des politiques éducatives, depuis la gestion des écoles jusqu’au remaniement des programmes scolaires.

A l’heure où la société nécessite un changement radical et un véritable renouvellement par le biais de l’éducation, lesdites « réformes » se contentent de considérer les enseignant(e)s comme de simples relais de la connaissance, chargé(e)s de produire des travailleurs/euses « sur commande » pour satisfaire le marché de l’emploi. De même, les familles sont devenues les consommateurs du secteur de l’éducation, appartenant très clairement à des segments de marché répartis selon leur situation socio-économique.

Certains pays comme le Royaume-Uni et l’Espagne assistent actuellement à une détérioration rapide de l’idéal premier du système scolaire: faire régner l’égalité sociale. Quelles sont les alternatives? Les exemples du Brésil et de l’Argentine montrent que des moyens plus appropriés pour développer l’éducation non seulement existent, mais peuvent également être mis en pratique. Dans ce contexte, marqué par un sentiment négatif à l’égard des syndicats, les responsables politiques se sont davantage intéressé(e)s aux marchés qu’à l’emploi. Dans bon nombre de pays, les syndicats de l’éducation ont mené des actions fermes et coordonnées pour lutter contre de telles politiques au niveau national.

Ils ont réussi à gagner le soutien du public et leurs actions ont été couronnées de succès. Ce fut le cas dans l’Ohio, aux Etats-Unis, où une loi portant atteinte aux droits à la négociation collective a été rejetée grâce à une campagne active. Parallèlement, des syndicalistes se sont rallié(e)s à des mouvements sociaux mondiaux, tels que les indignés en Espagne et Occupy Wall Street aux Etats-Unis.

Au niveau international, l’IE a prôné des moyens alternatifs pour assurer la reprise économique, notamment par le biais de recherches visant à contrecarrer les politiques économiques nuisibles des gouvernements.

Elle a également joint ses forces à celles des syndicats actifs dans d’autres secteurs, par le biais du Conseil des syndicats mondiaux. Cette collaboration permet de fournir des ressources et un soutien continus pour faire pression sur les gouvernements du G8 et du G20, afin de mettre en oeuvre un plan de relance majeur prévoyant un investissement dans les infrastructures et les emplois verts, tout en accordant la priorité à l’éducation.

Le « Plan B » alternatif du Groupement Global Unions pour l’emploi et la reprise permettrait non seulement d’enrayer la crise mais également de façonner un monde d’après-crise équitable et durable sur le plan économique, social et environnemental.