On assiste à l'émergence d'un nouveau modèle d'intégration, basé sur un programme intégrationniste équitable au sein des établissements d'enseignement. En règle générale, les enseignants du secondaire adoptent une approche positive en matière d'enseignement interculturel. Il existe néanmoins un lien incontestable entre les attitudes favorables des enseignants et leur formation.
Il semble évident que la formation enseignante et les programmes dispensés constituent deux éléments essentiels à tout enseignement interculturel efficace. Parmi les problèmes et besoins des enseignants travaillant avec des élèves issus de l'immigration et juste arrivés, on relève notamment le manque de communication, pas seulement linguistique mais également sociale, découlant d'un choc culturel inusuel, qui nécessite parfois une attitude de soumission de la part de l'élève issu de l'immigration pour arriver à se faire accepter par le groupe. Certains enseignants déclarent ne pas disposer des ressources nécessaires pour jouer un rôle de médiateur dans de tels conflits.
Intégration et identité culturelle
Les grandes lignes d'un plan d'intégration des élèves venant juste d'arriver, visant à promouvoir l'interculturalisme et éviter la création de ghettos au sein des écoles, devraient comporter un examen approfondi de certains concepts et leur mise en œuvre. La formation des enseignants, conseillers interculturels et coordinateurs Education, les programmes d'accueil, l'interaction avec les familles, les classes d'accueil temporaires ainsi que les formations en langues et les formations non réglementées dispensées par les syndicats constituent tous d'utiles points de départ.
En vue d'atteindre ces objectifs, il est fondamental de promouvoir l'intégration des nouveaux élèves issus de l'immigration au sein de leur nouvel environnement social et scolaire, sans toutefois oublier leur identité culturelle. Ces élèves doivent également mettre en place des stratégies afin d'assurer une communication efficace et mettre à profit leurs connaissances et expériences acquises au préalable dans leur langue maternelle.
De plus, il est essentiel de promouvoir, au sein de toute la communauté scolaire, des attitudes propices à l'intégration dans les écoles comme la société. Ces attitudes englobent la solidarité et la coopération et bannissent tout comportement intolérant, raciste, xénophobe et de marginalisation sociale.
Enfin, il est important d'envisager des mesures urgentes, notamment la création d'un poste de coordinateur de l'éducation interculturelle, qui se chargera de cette tâche dans le cadre du Plan d'éducation interculturelle.
Un projet pour la réussite académique
Jusqu'à présent, les « politiques d'excellence» consistaient en des efforts visant à intensifier les méthodologies et techniques d'enseignement traditionnelles, façonnées par l'utilisation des technologies les plus récentes. La priorité a été accordée à des sujets particuliers au sein du programme, notamment les évaluations PISA ou les tests diagnostiques, et ce, au détriment de formes plus expressives et humanisantes. On a insisté de façon malsaine sur les tests internes et externes, pour contrôler la maîtrise de ce qui est considéré fondamental. Cela va de pair avec la commercialisation des établissements scolaires, forcés de rivaliser pour attirer les meilleurs élèves et, de façon implicite, d'éviter ceux en difficulté. Enfin, on observe une certaine aspiration à « l'autonomie », qui masque la tendance des autorités publiques à se décharger de leur responsabilité de fournir une éducation de qualité pour tous en tant que service public.
A cet égard, les politiques d'excellence ne pourraient pas s'opposer davantage aux politiques d'équité, qui visent des compétences basiques, exhaustives et inclusives, un apprentissage fonctionnel et une pédagogie progressive.
L'enseignement interculturel entend conserver la fonction des établissements scolaires dans une société valorisant plus que jamais l'information et la connaissance. En tant que projet, il est dépouillé de tendances ethnocentriques, machistes ou homophobes. Il s'agit d'un projet éthique. En effet, apprendre à vivre ensemble constitue un défi fondamental. Pour le relever, nous devons former de vrais héros, capables de résister à leurs instincts les plus serviles et consentants, assumer la responsabilité de leurs propres décisions, se dresser contre l'injustice, ne pas sacrifier la liberté individuelle pour une plus grande sécurité et, enfin, conserver leur dignité.
Par José Trujillo Campos, Federación de Enseñanza de Comisiones Obreras(FECCOO), Espagne