Le GEW, syndicat d'enseignants le plus important d'Allemagne, a appelé à une action immédiate au niveau fédéral en ce qui concerne la formation des enseignants pour accroître le nombre de postes d'élèves-enseignants et d'enseignants stagiaires.
Cette proposition fait partie des dispositions prises par le GEW en réponse au projet de recherche entrepris par l'Université de Dortmund au sujet de la situation des enseignants sur le marché du travail. Les résultats de ce projet montrent que le nombre d'enseignants ayant intégré la profession au cours de ces dernières années est insuffisant.
Lors d'un sommet qui s'est déroulé à Dresde en 2008, la Chancelière Angela Merkel a annoncé le programme « Education Republic of Germany » (République allemande de l'éducation), qui promet, par exemple, la nomination d'un nombre suffisant d'enseignants. Cependant, si les Etats fédérés continuent leurs pratiques de recrutement, cet objectif ne sera pas atteint.
Les Etats doivent former les enseignants
Mieux encore, si les Etats fédérés acceptent de reconsidérer leurs pratiques, il leur faudra faire face à un autre problème qu'ils auront eux-mêmes créé: où vont-ils trouver ces jeunes enseignants? Depuis 2000, les Etats fédérés forment annuellement beaucoup moins d'enseignants qu'ils n'en nomment. Pour compenser, ils ont augmenté le nombre d'élèves-enseignants dans les écoles ou la charge de travail des enseignants.
Les solutions durables, qui tiennent compte des besoins des enseignants et des élèves, utilisent une approche différente, car même si les emplois du temps sont réduits et si davantage de personnes intègrent la profession « par la petite porte », le manque d'enseignants ne fera qu'empirer, particulièrement avec les départs en retraite massifs. À partir de 2015, plus de 33.000 enseignants partiront à la retraite chaque année.
Ulrich Thöne, Président du GEW, a déclaré: « Nous ne disposons pas de nouveaux enseignants qualifiés en suffisance pour remplacer ceux qui partent à la retraite. Le nombre de places, permettant d'accueillir plus de candidats à une formation d'enseignant, doit être considérablement augmenté. Les Etats fédérés ont une obligation sociale d'accroître les ressources nécessaires à la formation des enseignants. »
La concurrence du monde des affaires
Udo Beckmann, président du Verband Bildung und Erziehung(VBE), l'autre syndicat d'enseignants majeur en Allemagne, soutient ce point de vue: « La seule façon de garantir que des enseignants qualifiés intègrent la profession est de promouvoir l'enseignement aux yeux des jeunes gens. Cela signifie une meilleure réputation de la profession au sein de la société et des salaires adéquats. Les services de recrutement du secteur de l'enseignement sont en concurrence avec les entreprises et d'autres employeurs du secteur public pour ce qui est de la recherche des jeunes employés les plus compétents. »
Ilse Schaad, Directrice du personnel et de la politique pour le GEW, explique: « Les Etats fédérés devraient augmenter les salaires du personnel enseignant et des élèves-enseignants et mettre en place de meilleures conditions de travail, comme des groupes moins nombreux et une charge de travail moins épuisante. »
Les membres du GEW, avec ceux d’organisations syndicales sœurs, ont réussi à obtenir de la Kultusministerkonferenz(Assemblée des ministres de l'Education des Etats allemands) qu’elle recommande à chaque Etat la mise en œuvre de lois rendant obligatoire l'accès à des formations de qualité pour les enseignants du primaire et du secondaire.
Par Ulf Rödde, Gewerkschaft Erziehung und Wissenschaft(GEW), Allemagne