Depuis le début de la crise économique mondiale, l'IE a suivi de près son impact sur les différents secteurs de l'éducation à travers le monde. Deux enquêtes effectuées auprès d'organisations membres de l'IE ont permis d'analyser l'impact de la crise. Elles ont fait l'objet d'une synthèse dans le rapport de l'IE intitulé Rapport sur la crise économique et son impact sur l'éducation, les enseignants et autres personnels de l’éducation personnel.
La crise économique mondiale s'est développée très rapidement fin 2009 et les effets des réformes adoptées pour y faire face ont commencé à se faire sentir en 2010. L'IE a initié une enquête de suivi afin de compléter les données rassemblées auparavant et d'établir une vue d'ensemble des développements et des effets de la crise sur l'éducation. L'enquête reposait sur des informations envoyées par les 68 organisations ayant répondu au questionnaire de l'année 2009 et sur 15 entretiens effectués auprès de membres affiliés de l'hémisphère Nord comme du Sud. Les résultats ont été recueillis auprès de 24 syndicats représentant 23 pays.
L'analyse des données a démontré qu'en Europe, la crise a eu un impact différent sur les budgets réservés à l'éducation. Les pays d'Europe centrale et orientale ont été les plus touchés, avec un impact immédiat sur l'éducation. En Europe de l'Ouest, les impacts négatifs de la crise sur les budgets consacrés à l'éducation sont observés dans la plupart des pays et semblent plus sévères dans la moitié Sud que dans les pays scandinaves. En Amérique du Nord, des réductions budgétaires ont été mises en œuvre dans certaines parties des Etats-Unis et du Canada, alors que dans d'autres pays l'augmentation des dépenses dans l'éducation n'a tout simplement pas été proportionnelle à l'augmentation du coût de la vie. La situation est critique en Asie et dans le Pacifique.
Coupes budgétaires visant les enseignants
Dans la majorité des pays européens, les syndicats membres de l'IE rapportent que les réductions budgétaires dans le secteur de l'éducation ont eu une incidence sur les enseignants (en Italie et en Espagne, les syndicats ont dénoncé des licenciements en masse). En Europe centrale et orientale, les salaires des enseignants ont diminué dans le cadre de programmes de réduction du salaire de base minimal de tous les employés du secteur public. Des conséquences similaires ont été observées en Asie et dans le Pacifique, où les effets de la crise au niveau primaire et secondaire ont commencé à se faire sentir plus récemment. En Amérique du Nord, des licenciements ont été signalés principalement aux Etats-Unis, où les pertes d'emploi ont été prédominantes au sein du personnel de soutien scolaire.
Impact différent selon le genre
Seuls quelques syndicats, en Italie et au Japon, ont signalé des cas de discrimination fondée sur le genre. En Norvège, où aucune preuve d'incidence disproportionnée de la crise économique sur les enseignantes ou sur les étudiantes n'a été décelée, le gouvernement n'a pas souhaité débloquer de fonds additionnels afin de garantir l'équité salariale. Une majorité de syndicats ont engagé des discussions avec leurs gouvernements au sujet des réductions budgétaires ou des mesures de stimulation pour défendre l'enseignement public. En 2009, les pays d'Europe centrale et d'Europe de l'Est, ainsi que les pays de l'Amérique latine, ont obtenu différents types de prêts accordés par le Fonds monétaire international et accompagnés de mesures fiscales strictes, visant à maîtriser les dettes nationaleset aux répercussions inévitables sur l'éducation.
Vous pourrez obtenir de plus amples informations sur: www.ei-ie.org/handsup/fr