La 5ème Conférence francophone VIH/SIDA s’est tenue à Casablanca, au Maroc, du 28 au 31 mars dernier, et a rassemblé plus d’un millier d’acteurs de santé venant d’une quarantaine de pays.
La conférence de Casablanca avait pour objectifs de permettre aux participants d’aborder les aspects politiques et économiques de l'épidémie de SIDA, d’échanger des données médicales, épidémiologiques et sociales et de découvrir des initiatives innovantes en matière de prévention, de prise en charge et de soins.
Les représentants de l’IE y ont présenté le travail de l’organisation en matière de prévention du VIH/SIDA au travers d’une présentation affichée qui a suscité l’intérêt de nombreux participants sur le thème de « Vivre et enseigner avec le VIH ».
La Conférence de Casablanca a permis à l’IE d’attirer l’attention du public sur les activités entreprises par les syndicats d’enseignants afin de soutenir leurs collègues vivant avec le VIH et leur permettre d’exercer leur profession dans un environnement exempt de toute discrimination.
Au Sénégal, le programme Education pour Tous et prévention du VIH/SIDA (EPT/SIDA) de l’IE est mis en œuvre par cinq syndicats d’enseignants réunis au sein du Comité sénégalais des syndicats de l’enseignement pour la lutte pour l’EPT et contre le SIDA (COSSEL). Le coordinateur de COSSEL, Mor Mbengue, qui faisait partie de la délégation de l’IE à Casablanca, a partagé son expérience du travail entrepris par les syndicats sénégalais et présenté les activités du Comité d’action et de recherche sur la vulnérabilité dans l’espace éducatif (CARVEE). Ce comité a été créé à l’initiative du COSSEL pour stimuler et développer un réseau de soutien des enseignants vivant avec le VIH.
Cette conférence s’est tenue à un moment crucial, car 2010 a été fixée par les chefs d'États membres des Nations Unies en 2006 comme échéance pour l'accès universel à la prévention, au traitement et aux soins concernant le VIH et le SIDA. Malheureusement, avec chaque jour 7.000 nouveaux cas d’infection au VIH et seulement 30% des personnes nécessitant des anti-rétroviraux dans le monde prises en charge, les chefs d’états sont bien loin d’atteindre les objectifs qu’ils s’étaient fixés. Même si la récente crise financière est sans précédent, elle ne peut pas servir d’excuse aux Etats pour ne pas réaliser l’objectif de l’accès universel aux traitements.
Membre du Comité Consultatif de la Recherche en Santé de l'Organisation Mondiale de la Santé et conseiller pour les Affaires Internationales auprès du Directeur de l’Agence Nationale de Recherche sur le SIDA, Jean-Paul Moatti, a rappelé dans son intervention en plénière aux délégués, que 20 milliards de dollars par an sont nécessaires pour que l’accès universel devienne une réalité. Il a indiqué qu’en prélevant une modeste taxe de 0,005% sur les transactions de change interbancaires des quatre principales monnaies (en lire plus en page 12), un minimum de 40 milliards de dollars pourraient être dégagés chaque année et alloués notamment à la prévention de nouvelles infections et au traitement des personnes vivant avec le VIH.
Par Delphine Sanglan et Julie Kavanagh.
Cet article a été publié dans Mondes de l’Éducation, No 34, juin 2010.