Pour construire une éducation de qualité, il est nécessaire de reconnaître davantage l'importance du rôle joué par les principaux et autres directeurs d'établissement. C’est une des conclusions principales d’un séminaire sur la direction des établissements scolaires intitulé « Une direction de qualité pour une éducation de qualité », qui a eu lieu à Helsinki en mai.
Le séminaire accueilli par le syndicat d’enseignants finlandais Opetusalan Ammattijärjestö a rassemblé 69 participants d’organisations membres de l’IE venant du monde entier. La réunion a été officiellement ouverte par Henna Virkkunen, la Ministre finlandaise de l'Education. La Ministre a informé les participants que l’enseignement primaire et secondaire en Finlande était gratuit, y compris le matériel didactique, les repas et les transports. Les enseignants ont un niveau d’éducation élevé, le niveau de qualification minimum pour enseigner étant le mastère, et possèdent un haut degré d'autonomie professionnelle. La combinaison de ces facteurs peut expliquer pourquoi la Finlande a obtenu un tel score dans le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA). Les intervenants et les participants ont souligné l’importance d’une direction pédagogique partagée. Ils se sont accordés à dire que les écoles devraient mettre en place une direction démocratique et collaborative qui impliquerait, en plus du principal et de son adjoint, l'ensemble de la communauté scolaire. Le séminaire a aussi étudié l’impact de la crise financière et économique sur l’éducation. De profondes réductions des budgets alloués à l’éducation et aux salaires des enseignants ont été rapportées dans des pays comme la Lettonie et la Slovénie. Le FMI a continué à imposer des conditions sévères, y compris des réductions dans les salaires du secteur public. Les participants ont recommandé que l’IE et les syndicats d’enseignants profitent de l’élan présent pour faire avancer la cause de la direction des établissements scolaires à travers des activités de plaidoyer continues, en participant au développement des politiques et en organisant des programmes de formation en collaboration avec des organisations à tous les niveaux. De nouvelles questions et de nouveaux défis ayant un impact substantiel sur la direction de l’éducation continuent de naître dans de nombreux pays. Parmi ces problématiques se trouvent, par exemple, la gestion/évaluation des performances, le salaire basé sur le mérite, les évaluations/enquêtes comparatives internationales et l’accent mis sur la concurrence. L’IE et les syndicats d'enseignants continuent de surveiller ces évolutions et de dialoguer avec les autorités publiques et les organisations internationales afin d'influencer les politiques et les pratiques en matière de direction d’établissement scolaire. La Résolution du Congrès de l’IE de 2007 appelle à embaucher les principaux sur la base d’un étalonnage de compétences ; les directeurs d’écoles devraient être des enseignants formés, expérimentés et compétents. Ils devraient bénéficier de formations en matière de direction, acquérir des compétences en management et en encadrement, y compris la capacité à imaginer un projet pour leurs écoles et pratiquer une direction démocratique et partagée. La violence envers les enseignants, les étudiants et autres travailleurs de l’éducation semblant augmenter, les syndicats d’enseignants devraient travailler avec les directeurs d'établissement pour garantir la sécurité des enseignants, du personnel de soutien et des élèves, ainsi que le développement de mesures de sécurité pour faire face aux catastrophes naturelles et à la violence. La crise financière et économique actuelle a eu un impact négatif sur la direction des établissements scolaires et l’enseignement dans certains pays. Aux Etats-Unis et dans d’autres pays, le secteur de l’éducation a bénéficié des plans de relance. L’IE et ses organisations membres doivent continuer à exhorter les institutions financières internationales et les autorités publiques à résister aux coupures budgétaires en matière d’éducation et à garantir que l’enseignement bénéficie de paquets de relance économique. Par Dennis Sinyolo.