Selon ONUSIDA, le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) a été découvert en 1981. Depuis lors, plus de 65 millions de personnes ont été infectées par le virus et 25 millions sont décédées du SIDA. D’après les estimations d’ONUSIDA, plus de 8000 personnes meurent chaque jour du SIDA. Bien que le nombre de personnes concernées varie beaucoup d’un pays à l’autre, cette pandémie touche des personnes dans chaque pays. Elle n’a pas de frontières.
De nombreux facteurs expliquent les raisons de l’infection par le virus. Il ne s’agit pas uniquement d’une question de choix et de comportements, les personnes atteintes ne peuvent donc pas être rendues responsables de la contraction de la maladie. D’autres facteurs impliquent un risque plus élevé de contraction en raison de la situation économique et de la pauvreté, du manque d’instruction et d’accès aux soins de santé, d’une stigmatisation et d’une discrimination importantes. Ces derniers facteurs empêchent le dialogue sur le VIH et le SIDA, favorisent la propagation de rumeurs, effraient les autres personnes et entravent la mise en œuvre et l’efficacité de stratégies de prévention. Les facteurs économiques, sociaux et culturels rendent les femmes particulièrement vulnérables au VIH et au SIDA. Du fait de leur dépendance financière des hommes, il se peut qu’elles ne soient pas en mesure de choisir quand, avec qui et dans quelles circonstances elles ont des relations sexuelles. De nombreuses cultures ne conçoivent pas ou n’acceptent pas que les femmes parlent ou prennent des décisions relatives au sexe. Il est parfois considéré comme inacceptable qu’elles demandent ou exigent une quelconque forme de protection. Si elles refusent d’avoir des relations sexuelles ou si elles demandent le port du préservatif, elles risquent souvent de mauvais traitements. De plus, des facteurs biologiques les rendent plus vulnérables au VIH, une plus grande partie de leur muqueuse étant en effet exposée au virus. En raison de tous ces problèmes, il est essentiel de viser l’égalité des sexes afin d’endiguer la pandémie du VIH et du SIDA.
Le VIH et le SIDA ont un impact considérable sur des millions de personnes à travers le monde. Le VIH affaiblit l’organisme, diminue sa capacité à combattre les infections et augmente les risques de contraction d’autres maladies. Le fait d’être malade diminue la capacité d’une personne de poursuivre sa scolarité. Bien que la prévention, le traitement, les soins et les services de soutien soient disponibles, certaines personnes n’y ont pas accès parce qu’ils ne sont pas présents partout dans le monde.
La stigmatisation et la discrimination ont également d’importantes répercussions. Le HIV et le SIDA comprennent des questions personnelles telles que les comportements sexuels, souvent jugés comme étant des sujets tabous. Par conséquent, le VIH et le SIDA sont des sujets interdits et cette perception gêne le dialogue. Lorsque des personnes apprennent l’infection d’une autre par le VIH ou le SIDA, elles en viennent souvent à exclure ou à railler le malade. De ce fait, de nombreuses personnes infectées par le VIH ou le SIDA doivent vivre dans le silence et l’exclusion. Les craintes qu’engendrent la stigmatisation et la discrimination dissuadent également la réalisation des tests de dépistage et la recherche des aides nécessaires. De ce fait, le virus risque de se développer davantage avant d’être traité et de se répandre en raison de pratiques dangereuses. Même lorsque les personnes demandent des soins, elles risquent de se les voir refuser à cause de la stigmatisation et de la discrimination, ou du manque d’aides disponibles. Elles risquent également de ne pas avoir accès à l’éducation et l’emploi. Bien que nul ne devrait être traité injustement en raison de son infection au VIH et au SIDA, c’est exactement ce qui se produit.
Dans le secteur de l’éducation, les individus et les systèmes scolaires sont gravement affectés. De nombreux enseignants ou membres de leur famille sont infectés par le VIH. Si les enseignants et leur famille pouvaient recevoir le traitement, les soins et le soutien nécessaires, ils pourraient probablement poursuivre leur travail. Cependant, en raison de la stigmatisation et de la discrimination, ainsi que des risques possibles de perte d’emploi ou de délocalisation dans un endroit éloigné de la famille et des services de santé, les enseignants n’osent pas révéler leur infection ou demander de l’aide.
Si les systèmes scolaires créent un environnement de soutien, développent des politiques de non-stigmatisation et de non-discrimination, et ouvrent l’accès au traitement, aux soins et aux services de soutien, les enseignants et leur famille auront plus de chances de conserver leur emploi et de rester en bonne santé. En fournissant des soins, les écoles perdraient ainsi moins d’enseignants pour cause de décès ou de maladie. Les écoles pourraient également tirer profit de ces changements car il est souvent difficile de remplacer tous les enseignants qui doivent quitter leur emploi à cause du VIH et du SIDA.
Lorsqu’il y a pénurie d’enseignants, les élèves doivent se rendre dans des classes déjà bondées et le reste des enseignants est souvent stressé par le nombre d’élèves auxquels il faut donner cours et par le manque de soutien. En outre, de nombreux élèves mettent fin à leur scolarité parce qu’ils souffrent du VIH, doivent prendre soin d’un membre de leur entourage ou parce qu’ils doivent travailler pour assurer un revenu à la famille. Un nombre croissant d’enfants quittent l’école pour aller travailler. Les jeunes filles sont beaucoup plus touchées et risquent de terminer avec un travail où elles seront exploitées sexuellement. De plus, le nombre de foyers gérés par les enfants est plus élevé que jamais en raison des millions d’enfants maintenant orphelins à cause du SIDA.
Grâce au programme EPT/SIDA, les syndicats d’enseignants collaborent partout dans le monde pour endiguer la pandémie du VIH. Les enseignants assurent la formation de milliers de leurs collègues et de leurs élèves pour contenir le VIH et mettre fin à la discrimination causée par le SIDA, dans un environnement libre où il est possible d’aborder et de discuter des minimisations de risques, du dépistage, du traitement et des soins. Ils sont également actifs dans la recherche, le développement politique, la défense et la sensibilisation du public afin d’acquérir une formation adéquate, du soutien, des traitements et des soins pour les enseignants. Le kit d’activité « Une heure sur le SIDA » pour la Journée mondiale de lutte contre le SIDA est une des contributions à cet effort.
Journée mondiale de lutte contre le SIDA
La Journée mondiale de lutte contre le SIDA a débuté en 1988 par le Programme Commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA) en vue de sensibiliser davantage le monde au fléau mondial que représentent le VIH et le SIDA, de manifester la solidarité, d’améliorer l’éducation et les services pour le VIH et le SIDA, de s’intéresser à la stigmatisation et la discrimination liées au VIH et au SIDA, et de rassembler des fonds pour les programmes qui s’attaquent au VIH et au SIDA. Le fait de consacrer une journée par an au SIDA dans le monde entier fournit une chance unique de mettre en exergue la gravité de la pandémie. Au fil des années, la Journée mondiale de lutte contre le SIDA est devenue une si grande commémoration que, dans de nombreux pays, des activités et des évènements spéciaux se poursuivent pendant une semaine ou plus longtemps encore.
Chaque année, la Journée mondiale de lutte contre le SIDA se consacre à un thème particulier. Le thème général pour 2005 – 2010 vise à s’assurer que les responsables politiques tiennent leurs promesses concernant le VIH et le SIDA, surtout en ce qui concerne l’accès universel aux formes de prévention du VIH, au traitement, aux soins, aux soutiens et aux services d’ici 2010. Le thème spécifique de 2007 et 2008 est consacré au « leadership » à tous les niveaux. Cet appel concerne tous les secteurs de la société et pas uniquement les gouvernements, en vue d’assurer la mise en lumière du VIH et du SIDA. Ces secteurs englobent les citoyens, les familles, les écoles, les communautés au niveau local, régional, national et international.