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Internationale de l'Education
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« Malgré plusieurs obstacles, l’International de l’Éducation a réussi là où d’autres ont échoué »

Publié 20 mars 2007 Mis à jour 20 mars 2007
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Rapport des étudiants australiens, Phuoc Huynh et Hue Huynh, ainsi que de leur professeur, Glenn Hokin, sur la tournée des étudiants dans les régions touchées par le tsunami.

La tournée des étudiants dans les régions touchées par le tsunami a été organisée par l’International de l’Éducation pour ses affiliés et leurs étudiants ayant réagi à la crise humanitaire qui a suivi le tsunami du 26 décembre 2004.

Parmi les participants, on retrouvait Aloysius Mathews, Jerome Fernandez et Juliane Rethorst, étudiants et professeurs en provenance d’Australie, du Royaume-Uni, du Japon, des Pays-Bas et du Canada. L’objectif de cette tournée était d’informer les organisations membres des progrès des programmes de l’IE, de créer des liens entre les étudiants et d’encourager les affiliés à développer d’autres initiatives à des fins éducatives et humanitaires.

Le 26 décembre 2004, un énorme tremblement de terre s’est déchaîné au large de Banda Aceh. Quinze minutes plus tard, une vague de 35 mètres de haut engloutissait Banda Aceh et les autres villages côtiers. La force destructrice du tsunami s’est propagée dans tous les foyers du monde. Alors que nous étions assis à observer les images de la tragédie humaine, les larmes coulaient pour nos frères et nos sœurs de Banda Aceh, du Sri Lanka et de Thaïlande. Un soutien international et massif a suivi.

Le niveau de destruction qui a frappé Banda Aceh et les villages environnants fut accablant. Selon les estimations, au moins 220.000 personnes ont perdu la vie à Aceh, dont plus de 20.000 enfants. Environ 2.300 enseignants ont été tués et 1.662 écoles ont été endommagées. Cent mille foyers ont été détruits, tout comme le gagne-pain de nombreuses personnes vivant le long de la côte. La destruction des routes (routes voisines – 1.361 km) et de 2.267 ponts a rendu le transport très difficile.

Après le tsunami, plus d’un millier d’organisations non gouvernementales (ONG) se sont établies à Banda Aceh. Depuis lors, la plupart de ces ONG sont parties. Alors que le monde a détourné les yeux, l’International de l’Éducation continue à s’engager pour aider les enfants et améliorer l’éducation. Toutes les organisations membres peuvent en être fières.

Des reportages médiatiques ont indiqué que les dons étaient utilisés de manière inappropriée. Aucune déclaration associant l’International de l’Éducation à de telles pratiques n’est juste.

Le travail de nombreuses ONG est pénible. Certaines ont éprouvé des difficultés à surmonter la bureaucratie et la corruption, bien que les ONG créent elles-mêmes la plupart des problèmes qu’elles rencontrent. Certaines de ces organisations n’avaient pas réalisé d’enquête sur les coûts matériels et professionnels. En conséquence, des prix faussement élevés ont été pratiqués et ont donné lieu à une augmentation du coût de la vie. Aujourd’hui, le coût de la vie est plus élevé à Banda Aceh qu’à Jakarta. L’inflation des prix a également provoqué une incapacité totale des plus petites ONG à payer les prix demandés.

Elles n’ont donc pas pu mettre en place leur programme. Le manque de coordination a aussi causé une duplication. De nombreuses ONG ont dessiné des plans sur le sol mais n’ont rien construit. La plupart étaient trop intéressées par leur propre promotion. De son côté, l’International de l’Éducation poursuivait le travail. Comme le disait Jerome Fernandez, coordinateur IE à Banda Aceh : « mon peuple, mes enfants, mes professeurs savent ce que nous avons fait. »

Malgré les obstacles susmentionnés, l’International de l’Éducation a réussi là où d’autres ont échoué. Les vies de ces enfants qui ont tant perdu ont retrouvé une certaine normalité.

Phuoc Huynh et Hue Huynh avec des étudiants d’Aceh dans une des écoles reconstruites par l’IE

L’International de l’Éducation construit actuellement 28 écoles primaires publiques pour un coût de 150.000 dollars US par établissement. Quinze écoles seront construites à Banda Aceh et 13 dans d’autres zones. L’école IE la plus éloignée se trouve à neuf heures de la ville. Il est réconfortant de constater que le secours de l’IE soit arrivé si loin et ait aidé tant de personnes. Selon les estimations, les dernières écoles seront achevées dans les trois prochains mois. Les écoles construites par l’IE sont un modèle pour les autres organisations. Ces écoles sont agréables pour les élèves. Parmi leurs attributs, elles comptent six classes, une bibliothèque, une salle de prière, une salle des professeurs, un bureau du principal ainsi que toute sorte de fournitures et des ordinateurs. Chaque école est construite pour résister aux tremblements de terre.

La determination de l’IE à se concentrer sur la reconstruction des écoles primaires/élémentaires publiques a été une étape essentielle dans la poursuite de son engagement : « éducation pour tous en 2015 ». L’engagement à fournir une éducation de base gratuite et de qualité à tous les enfants a bien progressé grâce au développement de l’accès aux écoles primaires publiques.

Les visites dans un certain nombre d’écoles IE ont renforcé l’importance de l’éducation. Chaque visite d’école comprenait son lot d’émotions. En entrant dans ces écoles, on ne peut s’empêcher de contempler la tragédie que ces enfants ont vécue. Les écoles ont changé, mais les récits sont restés les mêmes. Les populations scolaires ont été dévastées. Les enfants racontaient des histoires touchantes à propos de membres de leur famille entraînés par les eaux et de familles entières anéanties. Ces images perturbantes ont été très révélatrices. Chaque visite d’école était un témoignage de la force du courage et de la résistance des hommes. L’inspiration apportée par ces enfants était infinie. La vision de ces enfants en train de sourire, de rire et de jouer était à la fois un encouragement et un rappel du rôle important de l’éducation. Ces enfants sont la « nouvelle génération » et offrent un nouvel espoir.

Le professeur australien, Glenn Hokin, avec des élèves dans une des nouvelles classes

Il est formidable de voir le nombre de programmes complets et divers (comme la sensibilisation à l’hygiène) mis en place par l’IE et le succès rencontré par ceux-ci.

La formation de 1.001 enseignants nouvellement nommés a été achevée. Il s’agit d’une stratégie importante pour fournir une éducation de base de qualité. Les enseignants ne recevaient pas d’autres développements professionnels après la formation initiale. L’apport d’une formation est une approche pleine de bon sens en vue de fournir une éducation de qualité. Cependant, il est clair que le gouvernement doit augmenter le salaire afin d’attirer plus de professeurs qualifiés. À l’heure actuelle, certains professeurs sont payés un dollar US par jour. Il est clair que travailler comme chauffeur de becak (cyclopousse) afin d’arrondir les fins de mois ne contribuera pas à une éducation de qualité.

Une formation en matière d’assistance post-traumatique a également été prodiguée à 338 professeurs. Il s’agit d’une mesure vitale pour soutenir les enfants et les enseignants. L’Islam enseigne que la mort est une partie du cycle de la vie et la volonté de Dieu. Par conséquent, la mort doit être acceptée et il faut poursuivre son existence. Ceci représente un sérieux conflit pour les habitants d’Aceh. D’une part, ils doivent accepter la mort comme la volonté de Dieu et, d’autre part, ils souffrent de sévères traumatismes. En conséquence, beaucoup refusent de discuter de leur état émotionnel. La formation de ces professeurs leur permet de détecter les enfants souffrant d’un traumatisme afin que ceux-ci puissent bénéficier d’un traitement. Lorsqu’on écoute les récits tragiques et lorsqu’on regarde dans les yeux de ces enfants et de ces enseignants, on s’aperçoit que l’importance de ce programme n’est pas surestimée. Il est touchant d’entendre les récits d’enfants se rassemblant autour de leur professeur à la vue d’un éclair et celles de gamins attrapant simplement leur cartable pour rejoindre leur maison en courant lorsque la pluie commence à tomber.

L’IE propose 4.000 bourses aux enfants, dont 3.534 ont déjà été attribuées. Ces bourses sont déposées sur les comptes bancaires des étudiants. L’argent permet aux orphelins ou à d’autres enfants très affectés de rejoindre l’école alors que cela aurait été impossible autrement.

Le travail étonnant de l’IE est d’autant plus surprenant lorsqu’on sait que seules cinq personnes s’affairent alors que les plus grandes organisations d’entraide comptent des centaines de travailleurs. Aussi remarquable que cela puisse paraître, le travail de l’IE ne s’arrête pas là. Comme les syndicalistes enseignants, l’IE s’est engagé à soutenir d’autres travailleurs.

L’IE apporte son aide à d’autres travailleurs par l’intermédiaire de la Confédération syndicale internationale. Les efforts de l’IE dans des domaines aussi larges est un honneur pour les syndicalistes enseignants du monde entier. Une assistance est fournie pour aider les syndicats à s’étendre et à devenir démocratiques et indépendants. Des programmes seront réalisés dans les domaines suivants : création de capacité, leadership, organisation, santé et sécurité, négociation et cours d’informatique pour les responsables syndicaux. Il existe un lien clair entre le gagne-pain des travailleurs et l’éducation. Sans un lieu de travail sûr et stable, les familles sont incapables d’envoyer leurs enfants à l’école. Il s’agit d’un travail important à réaliser.

La tournée des étudiants dans les régions touchées par le tsunami a été une expérience révélatrice, dégrisante, enrichissante et qui change la vie. Le succès de ce programme est dû au travail acharné et à l’engagement de Jerome Fernandez et de son équipe de travailleurs ainsi que d’Aloysius Matthews qui, malgré de nombreux obstacles, ont accompli des choses remarquables pour les enfants et les enseignants d’Aceh. Le travail ne doit pas s’arrêter avec la création des écoles. Il est impératif que nous, étudiants et syndicalistes enseignants, maintenions notre engagement à aider nos frères et nos sœurs à Aceh afin de parvenir à une éducation pour tous. Les récits des tragédies personnelles seront gravés en nous pour toujours, tout comme les sourires et les rires de la nouvelle génération et du nouvel espoir d’Aceh.

Phuoc Huynh, Hue Huynh & Glenn Hokin (Participants australiens)