Le processus de Bologne vise à instaurer d’ici 2010 un espace ouvert pour l’enseignement supérieur formé de 45 pays qui devrait permettre la mobilité des étudiants et une reconnaissance mutuelle des qualifications et des diplômes. Cela affectera évidemment les personnels académiques et les chercheurs.
Lancé en 1999, le processus de Bologne n’a pas immédiatement impliqué les organisations représentant les personnels académiques aux niveaux national et européen. C'est maintenant le cas, grâce à la reconnaissance de la structure pan-européenne de l'IE comme partenaire officiel.
Processus de Bologne: enfin la reconnaissance
La conférence de Bergen des ministres de l’enseignement supérieur de 45 pays "européens" a octroyé à la structure paneuropéenne de l’IE le statut de membre consultatif dans le processus de Bologne.
Cette reconnaissance officielle des enseignants et de leurs syndicats en tant qu’acteurs du processus de Bologne est la bienvenue. Lors des conférences ministérielles précédentes, à Prague et à Berlin, les enseignants avaient été laissés pour compte, alors que les associations représentant les étudiants et les institutions d'enseignement supérieur étaient officiellement impliquées.
La structure paneuropéenne de l’IE était représentée à la conférence ministérielle de Bergen par Paul Bennett et Monique Fouilhoux. L'accession au statut de "partenaire officiel" va créer des opportunités, mais également des défis. L'IE a donc invité ses organisations membres de l’enseignement supérieur à travailler en étroite collaboration avec le secrétariat de l'IE pour faire avancer les priorités aux niveaux institutionnel, national et européen. Dans son intervention, Paul Bennett, président du Comité permanent sur l’enseignement supérieur et la recherche de l'IE, a souligné: «J’espère que l'intégration de l'IE au plus haut niveau du processus encouragera une intégration plus large des syndicats d'enseignants au niveau national».
La cohésion et l’accord autour des objectifs de Bologne, au plus haut niveau, a été un des traits marquants de la conférence ministérielle. Les ministres ont noté que des progrès significatifs avaient été obtenus mais qu'une consolidation était nécessaire et ils ont souligné, dans ce contexte, "le rôle crucial des institutions, des personnels et des étudiants".
En parallèle à la conférence ministérielle, tous les participants se sont réunis lors d'ateliers consacrés à la recherche, à l'apprentissage tout au long de la vie, à la qualité et à la gouvernance. Soit, pour l'IE, un avant-goût des questions de contenus auxquels l'IE et ses affiliés de l’enseignement supérieur pourront enfin contribuer.
Renforcer la coopération avec les étudiants et les institutions
Depuis plusieurs mois, l'IE collabore étroitement avec d’autres acteurs du processus de Bologne: les étudiants représentés au sein de l’Association européenne des étudiants (ESIB) et les directions d'établissements réunis dans l’Association européenne des universités (EUA).
Suite à l’accord signé en juillet 2004 avec l’ESIB, l’IE a participé à la Convention des étudiants à Luxembourg du 17 au 20 mars. Il y fut question du financement des établissements et des aides financières aux étudiants, de la gouvernance des universités et de la mobilité des étudiants. La convention a été suivie d’une réunion de travail entre l'ESIB et l'IE qui a permis de définir de nouvelles perspectives de coopération pour les prochains mois.
L'IE a également été invitée à la Convention de l’Association européenne des universités à Glasgow début avril. S'exprimant sur la mise en œuvre du processus de Bologne, la représentante de l'IE, Monique Fouilhoux, a insisté sur le sentiment d’une inadéquation entre les objectifs ambitieux et le délai très serré de Bologne (2010) dans un contexte financier incertain. Monique Fouilhoux a fait part de la crainte des personnels que le manque d'attrait de la profession ne permette pas de réaliser les objectifs de Bologne et pénalise la qualité de l’enseignement supérieur et de la recherche à l'avenir.
Les deux associations avaient adopté, tout comme l'IE, une déclaration qui fut soumise et prise en compte par la conférence ministérielle de Bergen. Les trois organisations ont convenu de travailler ensemble dans la perspective de la prochaine conférence ministérielle de Londres, en mai 2007.
Source: Mondes de l'Education n°14 en 2005