Au sein de chaque école, des équipes de personnel de soutien à l’éducation travaillent aux côtés des enseignant(e)s afin de garantir à chaque étudiant(e) l’opportunité de recevoir une éducation de qualité. Pourtant, leur travail et leur contribution restent bien souvent méconnus.
« En Nouvelle-Zélande, on les appelle “l’armée silencieuse”. Ils veillent réellement au bon fonctionnement des établissements scolaires, et à ce que les enfants bénéficient d’un soutien tout au long de leur apprentissage », a déclaré Jane Porter, qui mène des campagnes au nom du New Zealand Educational Institute– Te Riu Roa(NZEI), outre sa qualité de membre du groupe de travail de l’Internationale de l’Education (IE) sur le Personnel de soutien à l’éducation (PSE).
A l’occasion d’une réunion du groupe de travail organisée récemment à Bruxelles, en Belgique, lors de laquelle ses membres se sont penchés sur les différents moyens de braquer les projecteurs sur leur secteur, Porter a déclaré que le PSE appartenait à des « catégories très vastes » de travailleurs/euses de l’éducation, 200 catégories étant à dénombrer rien que dans son pays. De ce fait, le personnel de soutien à l’éducation fait partie intégrante du grand débat relatif aux systèmes d’enseignement public, mais son avis y est laissé pour compte.
« Tout le monde sait que vous allez à l’école et que vous avez un enseignant », affirme-t-elle, mais le PSE est une catégorie de travailleurs/euses qui s’est développée de manière ponctuelle. « Cette catégorie a évolué au fil des besoins, et non de manière planifiée et volontaire. »
Tout en mettant en lumière ce qu’elle appelle le « rôle émergent » du PSE dans le soutien aux étudiant(e)s ayant des besoins éducatifs particuliers, elle explique que si certaines catégories de travailleurs/euses, telles que les psychologues, les bibliothécaires et les secrétaires scolaires, intègrent facilement la communauté éducative, d’autres catégories ont en revanche du mal à se faire une place au sein de cette communauté.
« On se focalise uniquement sur les tâches, mais il faudrait prendre en compte ce que le PSE apporte en termes d’apprentissage », a-t-elle poursuivi, tout en insistant sur le fait que le groupe de travail de l’IE se concentre majoritairement sur l’apprentissage en lui-même, plutôt que sur les enseignant(e)s. « Le personnel de soutien n’est pas là pour soutenir les enseignantes et enseignants, mais bien l’enseignement et l’apprentissage. »
Elaborer une stratégie
Tel est le message très clair envoyé par le groupe de travail, qui s’est réuni les 24 et 25 janvier derniers au siège de l’IE à Bruxelles, et s’est accordé sur ses priorités, ses activités et ses méthodes de travail. Le groupe a en outre réaffirmé la nécessité et la volonté de mettre en lumière le travail colossal accompli par ces professionnel(le)s pour garantir une éducation de qualité à l’ensemble des étudiant(e)s.
« Nous sommes fermement convaincus que le personnel de soutien à l’éducation revêt une importance capitale dans la réalisation de la mission que représente l’éducation, et qu’il est nécessaire de lui accorder davantage d’autonomie afin de lui permettre d’affirmer sa place légitime dans la communauté éducative internationale », a déclaré le Secrétaire général de l’IE Fred van Leeuwen lors de son discours de bienvenue devant les membres du groupe de travail.
Van Leeuwen l’a affirmé sans ambages: les membres du personnel de soutien à l’éducation apportent une plus grande contribution à l’éducation, la santé et la sécurité des étudiant(e)s lorsqu’ils font partie d’un groupe unifié et uni, travaillant directement au service des institutions et organisations responsables de l’éducation des étudiant(e)s.
« Le fait d’appartenir à ce groupe de travail constitue un honneur ainsi qu’une formidable opportunité d’évaluer, de définir et d’améliorer le rôle du PSE », s’est réjoui Maury Koffman, membre du Comité exécutif de la National Education Association(NEA) et Président du groupe de travail.
L’ESP joue un rôle essentiel dans la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD), et en particulier de l’ODD 4, dans la mesure où il « contribue à mettre en place un environnement propice à une éducation de qualité et, grâce à sa vision holistique de l’enfant, il éduque l’étudiant dans sa globalité », a-t-il insisté, ajoutant que les écoles ne pouvaient pas fonctionner sans la présence du personnel de soutien à l’éducation.
Permettre au PSE de sortir de l’ombre
Partisane d’une « approche prenant en compte l’école, l’enfant et l’élève dans leur globalité », Porter a rappelé que « la réussite de l’apprentissage ne dépendait pas exclusivement des enseignantes et enseignants ».
En outre, elle a reconnu que de nombreux systèmes éducatifs étaient prêts à travailler avec le PSE afin de mettre en œuvre des « politiques cohérentes à son égard ». « Si nous avons incontestablement besoin d’enseignants correctement soutenus, il faut comprendre que ces derniers représentent une fraction, et non l’intégralité du personnel de l’éducation. Par conséquent, il existe d’autres fonctions qui méritent d’être soigneusement prises en considération et envisagées. »
L’adoption de la Résolution sur le personnel de soutien à l’éducation à l’occasion du 7e Congrès mondial de l’IE en 2015 a réaffirmé l’importance que revêt le PSE, ainsi que l’engagement de l’IE à améliorer les statuts, les droits et les conditions du PSE tout en accordant davantage d’attention à ce secteur.