Le Conseil de l'éducation du Pacifique, une organisation faîtière de syndicats de l’éducation affiliés à l'Internationale de l'Education dans la région Pacifique, a publié la dernière édition de son journal, soulignant le travail important entrepris l’an dernier par les syndicats de l’éducation.
Les syndicats de l'éducation du Pacifique ont très activement mené le plaidoyer et organisé des formations dans toute la région. C’est ce que relate la dernière édition du journal du Conseil de l'éducation du Pacifique (COPE). « La publication rassemble des rapports, des activités et des thématiques émanant de 17 affiliés représentant 11 pays », a déclaré Govind Singh, Secrétaire général du COPE.
Il a également souligné les principales conférences qui ont eu lieu dans la région.
- La Conférence de la jeunesse 2016, centrée sur les programmes de formation au leadership, l’organisation de campagnes sur le thème « Formation syndicale sur la mise en place de syndicats puissants, démocratiques et indépendants »
- La Conférence triennale 2016 du COPE, dont le thème était « Rôle des organisations d’enseignant(e)s dans le Pacifique dans le cadre de l’Agenda 2030 pour l’éducation: une nouvelle vision de l’éducation ». L’événement avait pour objectif de développer les connaissances et les compétences nécessaires au travail syndical. Il a également permis de comprendre la croissance économique lente en raison des spécificités socio-culturelles et économiques, ainsi que les défis liés à la particularité géographique dans laquelle évoluent les communautés du Pacifique
- La Conférence du COPE a également mis en lumière le réseau de femmes du COPE, qui a redéfini l’orientation centrale, la direction et la stratégie pour les enseignantes syndicalistes. Le thème de la Conférence des femmes était « Faire campagne ensemble pour le changement et la justice »
Papouasie Nouvelle Guinée
Parmi les articles consacrés aux autres pays et thématiques, le journal des syndicats d’enseignant(e)s du Pacifique rapporte que la Papua New Guinea Teachers’ Association(PNGTA) est confrontée à des défis liés aux droits d’inscription dans l’enseignement gratuit et rencontre des problèmes relatifs au versement des fonds et à la distribution de matériel pédagogique. Alors que les chiffres des inscriptions dans les écoles urbaines ont augmenté de manière significative et que l’on note une augmentation du ratio enseignant(e)-étudiant(e)s et des insuffisances dans les infrastructures scolaires existantes, le déploiement des enseignant(e)s dans les zones rurales reste problématique et des mesures incitatives sont nécessaires pour attirer les enseignant(e)s dans ces zones.
La PNGTA a repris les discussions avec la Commission des services enseignants et négocié des augmentations progressives des salaires pour ses membres dans le cadre de l’Accord de formation des salaires 2017-2019. Le syndicat est également un membre actif de la Commission de révision parlementaire chargée de revoir les salaires et les droits des enseignant(e)s.
La PNGTA a également exercé un lobbying auprès du gouvernement pour développer une politique complète de développement des ressources humaines dans le pays et dans le secteur de l’éducation. Elle a également demandé instamment au gouvernement d’attirer et de former davantage d’enseignant(e)s et d’améliorer l’image de l’environnement rural pour le développement des enseignant(e)s.
Fidji
A Fidji, la période 2015-2016 fut à nouveau synonyme de défis puisque le Ministère de l’Education a poursuivi ses réformes sans consulter les syndicats. Le Fiji Teachers’ Union(FTU) a attiré l’attention du Ministre des Services publics sur les inquiétudes concernant le manque de consultation. Par ailleurs les enseignant(e)s déposent à présent des plaintes individuelles auprès du Tribunal des relations d’emploi.
Un décret a amendé en 2010 la Promulgation des relations d’emploi, la loi nationale régissant les relations d’emploi, et en a éliminé les syndicats du secteur public, ce qui a entraîné l’abolition pour les enseignant(e)s de leur droit à la réparation et à la négociation collective. Après six années de lutte, la Confédération syndicale de Fidji, la Confédération syndicale internationale, l’Internationale de l’Education (IE) et l’Organisation internationale du Travail (OIT) sont intervenues pour faciliter un accord entre les partenaires sociaux, accord selon lequel les amendements seraient abrogés pour assurer la conformité aux Conventions 87 et 98 de l’OIT.
La Fijian Teachers’ Association(FTA) doit également faire face à un nombre croissant de suspensions et de licenciements d’affilié(e)s qui auraient infligé des punitions corporelles. Le syndicat pense que le Ministère de l’éducation s’est montré particulièrement sévère envers les enseignant(e)s, n’a pas pris la peine d’écouter les deux parties dans les cas de violence, et a souvent mis fin aux contrats des enseignant(e)s et cessé de les payer sans mener une enquête adéquate. La FTA a demandé aux autorités publiques compétentes de suivre correctement les procédures en place.
Kiribati
A Kiribati, le Kiribati Union of Teachers(KUT) a reçu l’aide du COPE pour mener un programme de proximité sur trois îles différentes. Les visites sur place ont surtout permis d’informer les membres sur les problèmes actuels du KUT et de fournir des informations fondamentales, notamment sur les conditions contractuelles et les congés des enseignant(e)s pendant les vacances scolaires.
Le COPE a également organisé deux ateliers pour les membres du KUT sur les campagnes basées sur certaines thématiques, les conventions de l’OIT et leur application pour un travail décent à Kiribati, et les Objectifs de développement durable et les rôles des syndicats d’enseignant(e)s.
Le KUT a également tenté pour la toute première fois de garantir à ses membres la sécurité sociale. Le FTU a aidé à mettre en place une coopérative de crédit pour que les membres du KUT puissent trouver un mode d’entraide collectif pour atteindre des conditions de vie durables.
Questions liées aux femmes et au genre
Les programmes de développement du COPE ont permis d’accroître la confiance en soi des femmes, écrit la Coordinatrice des femmes du COPE Hilda Takarobo dans le Supplément « femmes » du journal du COPE(en anglais). Elle est « profondément touchée par la capacité du COPE à transformer les réseaux chez certains affiliés, ce qui a aidé les femmes à lutter pour leurs droits ».
Elle rend également hommage aux hommes qui participent activement à campagne pour les droits des femmes. « Pour la dignité des femmes, nous avons aussi besoin du soutien de nos frères », fait-elle remarquer.
Sur la violence fondée sur le genre, elle insiste sur le fait que la violence envers les femmes est un « sujet grave » et que les statistiques présentées lors de la Conférence 2016 du Réseau de femmes sont « très alarmantes ». Elle demande instamment au COPE et à l’IE d’intensifier leur action pour lutter contre la violence fondée sur le genre dans le Pacifique.
La version intégrale du Journal des syndicats du Pacifique (en anglais) est accessible ici