Comme c’est le cas pour de nombreuses crises humanitaires et catastrophes naturelles, le secteur privé est prompt à tirer profit de tout, ce qui explique pourquoi des efforts considérables sont toujours déployés pour faire en sorte que les enfants réfugiés et migrants bénéficient d’un enseignement public de qualité.
Pour les entreprises d’éducation du monde entier, les réfugié(e)s et les migrant(e)s représentent une manne financière plutôt qu’une urgence humanitaire. Dans les camps de réfugié(e)s tout autant que dans les pays d’accueil, les entreprises privées d’éducation cherchent à tirer profit d’une génération d’enfants déplacés.
Tel a été le thème central des récentes réunions sur la coopération au développement (CD), qui se sont déroulées à Bruxelles, en Belgique, et ont rassemblé des responsables syndicaux au siège de l’Internationale de l’Education (IE).
« L’IE doit intervenir dans la crise des réfugiés parce que des acteurs privés investissent cet espace », a déclaré Nicolas Richards de l’IE, en soulignant que l’organisation et ses affiliés doivent être aux avant-postes et au cœur de l’action quand il s’agit de l’éducation des personnes les plus vulnérables au monde.
La discussion, qui a également examiné comment les syndicats de l’éducation doivent s’assurer que les ressources destinées à la CD sont utilisées pour des projets dans les pays en développement plutôt que pour des programmes nationaux en faveur des réfugié(e)s, a eu lieu alors que des chercheuses se préparent à publier un nouveau rapport sur les réfugié(e)s et les entreprises privées d’éducation.
Le capitalisme des catastrophes vise l’éducation
« Participation du secteur privé à l’éducation des réfugié(e)s syrien(ne)s: investir dans la crise », le rapport financé et commandé par l’IE et rédigé par Francine Menashy et Zeena Zakharia de l’Université du Massachusetts, à Boston, aux Etats-Unis, analyse en détail la manière dont les acteurs privés de l’éducation profitent de la situation des réfugié(e)s syrien(ne)s. Le rapport devrait être publié dans les prochains mois.
Pacte mondial en faveur des réfugié(e)s et des migrant(e)s
A la suite de la Déclaration de New York en faveur des réfugiés et des migrants adoptée par les Nations Unies en septembre dernier, les gouvernements s'efforcent de conclure un pacte mondial pour que les migrations régulières se déroulent en bon ordre et en sécurité. Les négociations devant prendre fin le 31 janvier, le Forum mondial sur la migration et le développement (FMMD) entame un dialogue avec les parties prenantes à Paris le 2 février. Le but est d’examiner comment le FMMD peut contribuer au nouveau pacte mondial.