En compagnie de David Edwards, Secrétaire général adjoint de l’Internationale de l’Education, Dennis Shirley, professeur au Boston College, examine les tendances mondiales en matière d’éducation et présente ce qu’il identifie comme étant les cinq nouveaux impératifs du changement pédagogique.
Au cours de la dernière émission de la série de podcasts de l’IE EdVoices, Dennis Shirley, Professeur d’Education à la Lynch School of Education du Boston College, rédacteur en chef du Journal of Educational Change et auteur du livre « Les nouveaux impératifs du changement pédagogique: réalisation avec intégrité», explique que l’un des défis de l’éducation consiste à s’intéresser de près à tout ce qui se passe en dehors de la profession et à considérer les différentes tendances mondiales qui l’orientent.
Il met en exergue les cinq nouveaux impératifs du changement pédagogique, devant amener les éducateurs/trices et les responsables politiques à repenser la définition de l’enseignement efficace et de l’apprentissage approfondi: l'impératif mondial, l'impératif de l’argumentation, l'impératif professionnel, l'impératif de l’interprétation et l'impératif existentiel.
S’agissant du dernier impératif, Shirley précise: « Nous avons, au cours de ces 25 dernières années, négligé cette dimension de l’éducation, à nos risques et périls et pour notre plus grande perte. Nous désirons toutes et tous être connectés, nous voulons du sens, des objectifs, nous aspirons à la beauté ». Soulignant que les éducateurs/trices souhaitent partager cela avec leurs étudiant(e)s, il regrette que les politiques fassent obstacle à cette connexion: « Nous devons tendre vers cela délibérément ».
S’agissant du rôle des syndicats de l’éducation, Shirley déclare que ces derniers doivent promouvoir ces cinq impératifs et faire en sorte qu’ils soient compris et mis en œuvre au niveau mondial et local. Il insiste également sur le point de vue d’Alexis de Tocqueville, lequel affirme que les individus ont besoin de liens dans la société, considérant que « la solitude est une expérience terrifiante au sein de notre monde ». Tout le monde a besoin d’une famille, d’amis, de syndicats, d’institutions confessionnelles, de clubs sportifs, et de toutes sortes d’associations où les inimitiés sont surmontées et remplacées par la confiance, les liens et la réciprocité entre individus.
Shirley estime également que les individus ont besoin d’appartenir à des groupes capables de les aider à défendre leurs intérêts, rappelant que quantité de problèmes dans notre société sont dus à l’isolement, qui est un produit de nos économies de marché. Ces économies de marché, poursuit-il, doivent être réformées par les organisations de la société civile, dont les syndicats d’enseignants font partie.
A travers le monde, insiste-t-il encore, l’éducation consiste le plus souvent pour les éducateurs/trices à transmettre leurs connaissances aux enfants. Conscient(e)s de la complexité et de la codification de notre monde, ils/elles souhaitent aider leurs étudiant(e)s à le décoder, sachant qu’ils/elles ne pourront ni le faire seul(e)s ni s’appuyer sur leur expérience antérieure.
L’universitaire américain ajoute que les éducateurs/trices peuvent être fier(e)s de leur héritage historique, lequel véhicule une dimension morale: « Nous devons faire entendre notre voix et parler au nom des jeunes dont personne ne prendra la défense, qu’il s’agisse de jeunes immigrés, de jeunes en situation de handicap ou de jeunes issus de milieux défavorisés ».
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