Les syndicats de l’enseignement britanniques ont réaffirmé avec force la nécessité de mettre fin aux brimades et au harcèlement à caractère sexuel et de recentrer les efforts sur la formation des enseignant(e)s à la sensibilisation en matière de harcèlement et de violence sexuels.
Ils réagissaient à la réponse du gouvernement suite au rapport de la Commission pour les femmes et l’égalité sur le harcèlement et la violence à caractère sexuel à l’école.
NUT: Des ressources nécessaires
Le gouvernement « continue de négliger le rôle de l’enseignement à caractère individuel, social, sanitaire et économique (acronyme anglais: PSHE) et de l’éducation à la sexualité et aux relations interpersonnelles (acronyme anglais: SRE) à l’école », a déclaré Rosamund McNeil, Responsable Education et Egalité des chances auprès du syndicat national, le National Union of Teachers(NUT).
Elle a également souligné la nécessité d’investir des ressources et de se concentrer sur le développement de l’enseignement PSHE comme axe central au sein de chaque établissement, de sorte que chaque enfant puisse en bénéficier sur un pied d’égalité.
Le NUT affirme que le gouvernement n’a pas su non plus veiller à l’inclusion d’une formation spécifique sur le harcèlement sexuel et la violence sexuelle dans le cadre de la formation initiale des enseignant(e)s. Pour McNeil, le gouvernement revendique, à tort, que cette situation favorise « un développement professionnel particulièrement qualitatif dans les écoles ».
Elle s’est cependant félicitée de « l’intention de mettre sur pied un groupe consultatif » et espère qu’une « représentation adéquate sera garantie pour les enseignantes et enseignants, les directrices et directeurs d’établissement et les syndicats de l’enseignement ».
NASUWT: Une approche « Tolérance zéro »
La National Association of Schoolmasters Union of Women Teachers(NASUWT) a elle aussi fait part de ses préoccupations quant à la situation de l’enseignement PSHE et SRE dans les écoles. « Le harcèlement ou la violence à caractère sexuel à l’égard des étudiantes et étudiants ou du personnel n’ont en aucun cas leur place dans nos écoles », a ajouté la Secrétaire générale de la NASUWT, Chris Keates.
Elle a jugé inquiétant que, face à l’augmentation des brimades et du harcèlement à caractère sexuel par des enfants et de jeunes personnes, la prestation en matière de PSHE et SRE reste soumise à des pressions en raison des réformes des programmes scolaires initiées par le gouvernement, des réductions de financement et des nouvelles exigences en matière de responsabilité.
Keates a exigé du gouvernement l’établissement d’une feuille de route permettant aux écoles d’assurer une approche de tolérance zéro en matière de brimades et de harcèlement à caractère sexuel, en fournissant des directives claires sur la façon d’aborder ces questions et de garantir que tout établissement consignera, signalera et prendra des mesures efficaces chaque fois que des actes de violence et de harcèlement à caractère sexuel impliqueront des étudiant(e)s.
Outre le fait de veiller à inclure ces questions dans le programme scolaire, elle a précisé que les écoles devaient pouvoir accéder plus aisément à des formations de qualité traitant expressément de la protection face à la violence et au harcèlement à caractère sexuel.
Et d’ajouter: « Il convient de reconnaître que le harcèlement et la violence à caractère sexuel sont un problème de société que les écoles ne peuvent affronter seules. »