Les enfants défavorisés sont susceptibles d’être les plus durement touchés par les changements apportés au financement de l’éducation par le Gouvernement, selon la nouvelle initiative en ligne School Cuts lancée par deux syndicats d'enseignants au Royaume-Uni.
Il est probable que les écoles qui comptent les enfants les plus défavorisés subiront les plus grandes coupes budgétaires lorsque le Gouvernement réaffectera les fonds destinés aux établissements scolaires, selon des calculs effectués par le National Union of Teachers(NUT) et l’ Association of Teachers and Lecturers(ATL).
Aucune zone administrative locale ne sera globalement dans une meilleure situation après la réaffectation des fonds alloués aux écoles
Les calculs, publiés sur le site internet schoolcuts.org.uk(en anglais) dans une nouvelle carte des établissements scolaires interactive lancée le 4 novembre par les syndicats, montrent ce qui se passera si le Gouvernement réaffecte simplement le budget scolaire global existant:
- les écoles qui comptent le nombre le plus élevé d’enfants défavorisés seraient confrontées aux pertes moyennes les plus importantes en termes réels: 578 £ ( livres sterling) par étudiant(e) dans les écoles primaires et 780 £ dans les écoles secondaires;
- la perte moyenne réelle pour les écoles primaires serait de 96.481 £ ou 401 £ par étudiant(e); et
- la perte moyenne réelle pour ce qui concerne les écoles secondaires est évaluée à 290.228 £ ou 365 £ par étudiant(e).
En outre:
- neuf écoles sur 10 en Angleterre (92 pour cent) pourraient subir des coupes budgétaires en termes réels au cours des quatre années à venir;
- il est probable qu’aucune zone administrative locale ne se voit attribuer une augmentation de fonds en termes réels pour ses établissements scolaires ou ses académies, même après les effets redistributifs de la nouvelle formule; et
- les coupes budgétaires moyennes pourraient s’élever à 6,5 pour cent dans les écoles primaires et à 9 pour cent dans les écoles secondaires.
Le site schoolcuts.org.uk permet aux utilisateurs/trices de voir clairement comment chaque établissement scolaire pourrait être affecté en termes réels par l’intention du Gouvernement de mettre en œuvre une nouvelle formule de financement pour les écoles, en parallèle aux coupes du budget alloué à chaque étudiant(e) et à la hausse des coûts imposée par le Gouvernement. En insérant un code postal sur la page d’accueil du site, les visiteurs/euses peuvent voir comment tous les établissements scolaires dans cette région sont susceptibles de s’en sortir d’ici 2020 et comment cette estimation de perte de financement équivaut à un nombre de postes d’enseignant(e)s.
La réaffectation des fonds consacrés aux écoles ne représente pas une solution gouvernementale appropriée visant à garantir une éducation de qualité
« Aucun chef d’établissement ne devrait être contraint d’augmenter les effectifs dans les classes, de délaisser les réparations des bâtiments ou de supprimer de postes et de fonds simplement dans le but d’équilibrer son budget; aucun parent ne devrait être contraint d’accepter cela pour son enfant », a souligné Kevin Courtney, Secrétaire général du NUT.
Nous sommes l’un des pays les plus riches au monde et nous devrions financer nos établissements scolaires correctement, a-t-il déclaré catégoriquement.
Mary Boulsted, Secrétaire générale d’ATL, a également exhorté le « Gouvernement à augmenter le financement global pour les écoles ». S’il réaffecte le budget existant, de nombreux enfants seront perdants, parmi lesquels certains des plus défavorisés seront le plus fortement affectés, a-t-elle dénoncé.
Soulignant qu’aucun établissement scolaire ne devrait être contraint à faire face à une diminution des fonds alloués, susceptibles de nuire à sa capacité d’offrir un programme d’enseignement vaste et équilibré, de recruter du personnel et de le retenir, elle a rappelé que « tous les enfants méritent une chance de succès et ne devraient pas souffrir parce que les écoles ne reçoivent pas de ressources suffisantes du Gouvernement et que les enseignantes et enseignants sont surchargés de travail ».
Dans leur déclaration commune, le NUT et l’ATL appellent le Gouvernement à prendre des mesures immédiates pour injecter des fonds plus que nécessaires dans un système déjà en crise et protéger les écoles de la hausse de l’inflation, car c’est « la seule solution réelle à une crise déjà avérée et que les écoles vont avoir de plus en plus de mal à gérer ».
Le rapport du NUT et de l’ATL intitulé « Invest, Don’t cut – The predicted impact of Government policy on funding for schools and academies by 2020 » (Investissements, Pas de coupes budgétaires- l’impact que la politique gouvernementale aura sur le financement consacré aux écoles et aux académies d’ici 2020), qui présente les résultats émanant du site internet interactif NUT/ATL est disponible ici(en anglais).