L’Internationale de l’Education a réagi à la dernière édition 2016 du rapport Regards sur l’éducation, publié par l’Organisation de coopération et de développement économiques, soulignant l’incidence positive de l’éducation de qualité et la nécessité d’accroître les investissements dans ce secteur.
« L’édition 2016 de 'Regards sur l’éducation' nous présente des statistiques pour le moins préoccupantes », a souligné le Secrétaire général de l’Internationale de l’Education, Fred van Leeuwen, précisant que, « par rapport à l’année dernière, le pourcentage moyen du PIB consacré à l’éducation accuse un léger recul, au lieu d’augmenter ».
Si le rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) indique que les salaires des enseignant(e)s commencent à repartir à la hausse depuis la crise financière de 2008, il épingle cependant que plusieurs pays comme l’Angleterre et le Pays de Galles, la France, le Danemark ou la Grèce, imposent toujours un gel de leurs salaires.
La situation devient plus préoccupante encore si l’on tient compte des nombreuses preuves démontrant que les femmes restent victimes de discriminations flagrantes sur le plan salarial, souligne van Leeuwen, s’appuyant sur les conclusions de l’OCDE selon lesquelles les femmes titulaires d’un diplôme de l’enseignement tertiaire gagnent en moyenne 27 % de moins que les hommes - une situation scandaleuse également observée dans le secteur l’éducation. Bien que leur nombre soit supérieur à celui des hommes au sein de la profession enseignante, les femmes continuent à se heurter à un plafond de verre lorsqu’il s’agit des postes à responsabilités et des opportunités de carrière qui leur sont offertes dans ce domaine.
L’attrait de la profession et la rétention des effectifs restent deux problèmes majeurs dans bon nombre de pays de l’OCDE, ajoute-t-il. Selon l’OCDE, le vieillissement des effectifs au sein de la profession devrait plutôt inciter les gouvernements à prendre des mesures susceptibles de renforcer l’enthousiasme des enseignant(e)s pour leur profession, au lieu de mettre en place des politiques qui leur sont défavorables. Les enseignant(e)s ne sont jamais plus efficaces que lorsqu’ils/elles jouissent de leur autonomie, sans être dévalorisé(e)s sur le plan professionnel ou sur le plan salarial, souligne van Leeuwen.
Il ajoute encore que le rapport met clairement en exergue le pouvoir de l’éducation et ses bénéfices pour la collectivité, qui l’emportent sur son coût. A titre d’exemple, les résultats scolaires des enfants issus de l’immigration ayant bénéficié d’une éducation préprimaire sont largement supérieurs à ceux qui en ont été privés, tandis qu’un enseignement professionnel de qualité contribue à faire baisser le taux de chômage.
Cependant, les bénéfices indiscutables de l’enseignement supérieur pour la jeune génération - et leur niveau de vie futur - seraient plus importants encore si, comme dans la plupart des pays, les frais afférents ne devaient pas être pris en charge par les ménages, précise le Secrétaire général, déplorant que les barrières financières auxquelles se heurtent les familles défavorisées pour accéder à ce niveau de l’enseignement ne cessent de se multiplier.
« J’exhorte les pays à prendre des initiatives pour accroître le financement global de l’éducation et mettre un terme aux inégalités structurelles qui minent le secteur et l’offre de services éducatifs », conclut van Leeuwen.
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