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Internationale de l'Education
Internationale de l'Education

Mario Nogueira, le Secrétaire général de la FENPROF, s’adressant aux participant(e)s du 12e Congrès national, organisé à Oporto.

Publié 29 avril 2016 Mis à jour 23 mai 2016
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Depuis l’éclatement de la crise économique en 2008, le budget de l’éducation portugais a chuté et s’élève désormais à 3 pour cent du produit intérieur brut, entraînant ainsi des conséquences dévastatrices pour le système éducatif du pays et pour la profession enseignante.

Les nombreuses années d’austérité ont laissé derrière elles plus d’un quart des enseignant(e)s portugais(e)s sans sécurité de l’emploi, dans un contexte où les salaires sont faibles et les conditions de travail précaires.

La FENPROF, la plus grande organisation d’enseignants du Portugal, qui vient d’entamer aujourd’hui même son 12e Congrès national dans la ville d’Oporto, espère que le nouveau gouvernement élu en novembre dernier améliorera la situation. A l’occasion de son discours devant quelque 600 délégué(e)s, le Secrétaire général de la FENPROF, Mario Nogueira, a déclaré que des mesures hautement contestées avaient déjà été retirées, notamment l’imposition de tests dans l’enseignement primaire. Nogueira a informé l’assemblée que le nouveau gouvernement s’était également penché sur les conditions liées à l’utilisation des fonds publics par les écoles privées.

La FENPROF est à présent engagée dans un dialogue national avec les autorités afin de discuter des questions liées à la gestion des écoles, aux politiques relatives aux enseignant(e)s, ainsi qu’aux réformes éducatives. « Nous suivrons ce nouveau gouvernement d’un œil critique », a ajouté Nogueira, affirmant que le syndicat ne transigerait pas quant aux plans actuels visant à déléguer les responsabilités en matière d’éducation nationale aux municipalités. Cependant, après avoir été ignorés pendant de nombreuses années par le précédent gouvernement, l’établissement d’un dialogue national avec les syndicats d’enseignants constitue un important pas en avant, d’après le dirigeant de la FENPROF.

Dans son allocution, le Secrétaire général de l’Internaitonale de l'Education (IE), Fred van Leeuwen, a déclaré que « si les gouvernements nationaux souhaitent véritablement améliorer l’éducation, ils doivent commencer par se montrer à l’écoute des enseignantes et enseignants et par améliorer leurs conditions d’emploi ». Fred van Leeuwen a par ailleurs commémoré le 50e anniversaire de la Recommandation concernant la condition du personnel enseignant. « Quand cette recommandation a été adoptée en 1966, votre pays était encore loin d’être une démocratie, la population mondiale était deux fois moins importante qu’aujourd’hui, et il a fallu attendre encore trois ans avant que l’on pose le pied sur la lune pour la première fois. Mais les enseignantes et enseignants étaient considérés comme essentiels ! Je dirais que cela devrait être encore plus le cas aujourd’hui. A l’heure où nous entrons dans ce que l’on appelle la 'Quatrième révolution industrielle', le monde a désespérément besoin d’enseignantes et enseignants hautement qualifiés et forts, afin de guider nos jeunes vers l’avenir. »

Comptant quelque 50.000 membres, la FENPROF représente l’affilié le plus important de l’IE au Portugal.