Les étudiant(e)s, les enseignant(e)s et leurs syndicats ont toutes les raisons de se réjouir. En effet, une cour d’appel vient d’annuler une décision prise antérieurement qui portait gravement atteinte à la titularisation des enseignant(e)s, estimant que la protection des emplois des enseignant(e)s ne privait pas les étudiant(e)s d’une éducation de qualité.
Dans l’affaire Vergara vs. California, la cour a décidé à l’unanimité d’annuler une décision rendue par la Cour supérieure de Los Angeles en 2014, qui abrogeait la loi californienne accordant la titularisation et déterminant l’ancienneté. L’annulation prononcée par la cour d’appel risque bien de porter l’affaire, soutenue financièrement par des philanthropes et des hommes d’affaires, devant la Cour suprême dans l’attente d’une décision définitive.
Les juges en charge de ce dossier ont fait valoir que la législation relative à la titularisation ne devait pas être modifiée et que l’affectation des enseignant(e)s devait être laissée à l’appréciation des circonscriptions. La décision initiale stipulait que la titularisation des enseignant(e)s nuisait gravement à la qualité de l’éducation des étudiant(e)s les plus pauvres et issu(e)s des minorités.
Cette décision a été saluée par les syndicats d’enseignants américains, l’ American Federation of Teachers(AFT) et la National Education Association(NEA).
« La vérité, c’est que la solution pour garantir des écoles de haute qualité ne réside pas dans le licenciement et la sanction des enseignantes et enseignants. Nous sommes prêts à nous retrousser les manches et à redoubler d’efforts pour que chaque école publique donne l’envie aux parents d’y scolariser leurs enfants, soit un environnement de travail agréable pour les éducatrices et éducateurs, et où les enfants peuvent s’épanouir. Pour y parvenir, nous devons travailler tous ensemble afin de trouver de vraies solutions, au lieu de traîner les éducatrices et éducateurs devant les tribunaux », a affirmé Randi Weingarten, la Présidente de l’AFT, qui n’a pas mâché ses mots en pointant du doigt les responsables de circonscriptions scolaires plutôt que les enseignant(e)s.
« Cette journée marque une victoire pour nos éducatrices et éducateurs, nos écoles et, plus important encore, nos étudiantes et étudiants », s’est réjouie Lily Eskelsen García, la Présidente de la NEA. A l’instar de Randi Weingarten, Lily Eskelsen García a affirmé sans ambages que la suppression de la titularisation ne permettrait en aucun cas d’améliorer la qualité de l’éducation.
« Garantir à chaque élève une éducation de qualité constitue un objectif fondamental, qui ne pourra cependant jamais être atteint en dépouillant les enseignantes et enseignants de leurs droits. Cette journée marque une victoire pour nos éducatrices et éducateurs, nos écoles et, plus important encore, nos étudiantes et étudiants. »
Le jugement unanime de la cour d’appel californienne a été rendu public le 14 avril.