L’éducation sexuelle complète est l’une des clés de l’égalité des genres et de la santé reproductive. C’est ce que précise le nouveau rapport de l'UNESCO: « L’éducation sexuelle complète: Nouvelles données, leçons et pratiques – Étude mondiale 2015 ».
Selon le rapport, l’éducation sexuelle complète (ESC) a un impact positif sur la santé sexuelle et reproductive, notamment en contribuant à réduire les infections sexuellement transmissibles, le VIH et les grossesses non désirées. L’ESC améliore non seulement l’égalité des genres et les normes sociales équitables, mais elle a également un impact positif sur les comportements sexuels sains et peut même retarder les premiers rapports sexuels et accroître l’utilisation des préservatifs. Le rapport a été lancé le 3 mars par la section Santé et Education de l’UNESCO.
Transition vers l’âge adulte
L’ESC a prouvé son impact en termes d’amélioration des connaissances et de l’estime de soi, de changement des attitudes, des normes de genre et des normes sociales, et de renforcement de l’efficacité personnelle. Cela est particulièrement important durant l’adolescence, lors de la transition des jeunes vers l’âge adulte.
Les éléments de base de ces programmes présentent certaines similitudes: le solide enracinement de l’ESC dans les droits humains – dont les droits de l’enfant et l’autonomisation des enfants et des jeunes – et une illustration du concept général de la sexualité en tant que composante naturelle du développement humain.
Formation des enseignant(e)s
Une éducation sexuelle efficace commence dès la petite enfance et progresse à travers l’adolescence et l’âge adulte, en s’appuyant sur des connaissances et des compétences adaptées aux différents âges, selon un processus soigneusement planifié sur la durée, comme n’importe quelle autre matière du programme scolaire.
Le rapport souligne par ailleurs que la formation des enseignant(e)s est essentielle à une ESC efficace, car il a été prouvé que le développement des capacités permettant d’assurer une ESC adaptée à l’âge et culturellement pertinente favorise le développement des capacités de vie des étudiant(e)s. Il insiste également sur le fait que la mise en œuvre et la révision efficaces de l’ESC dépendent de l’engagement et du soutien des parents et des communautés toutes entières.
IE: le rôle de l’éducation est vital
« Ce rapport de l’UNESCO soutient l’idée, défendue depuis longtemps par l’Internationale de l'Education (IE), selon laquelle l’éducation doit jouer un rôle fondamental dans la prévention et l’élimination de toutes les formes de discrimination auxquelles pourraient devoir faire face les femmes et les jeunes filles souffrant du VIH/SIDA », a expliqué Fred van Leeuwen, Secrétaire général de l'IE.
Plusieurs autres études menées aux niveaux national et international ont démontré que le manque d’éducation en général, et particulièrement en termes de santé reproductive et de prévention contre le SIDA, accroît la vulnérabilité des femmes et des filles et diminue leur pouvoir de décision sur les aspects fondamentaux de leur vie. L’école joue un « rôle protecteur », a-t-il ajouté.
Dynamique
Le rapport reconnaît qu’il existe une dynamique mondiale et que les jeunes revendiquent de plus en plus leur droit à une éducation sexuelle, comme le prouvent l’Appel à l’action du Mali de 2011, les déclarations de la Conférence internationale de 2011 sur le SIDA et les IST en Afrique, la Déclaration du Forum mondial de la jeunesse organisé à Bali en 2012; la Déclaration de Colombo sur la jeunesse de 2014; les contributions des délégués des jeunes à l’agenda du développement post-2015 par le biais du mouvement « Avez-vous vu mes droits? » et à travers les activités de plaidoyer du PACT, regroupement d’organisations de jeunesse.
Ce rapport, basé sur l’analyse du statut de l’ESC dans 48 pays du monde, a été produit en concertation avec le Fonds des Nations Unies pour la population et le Secrétariat d’ONUSIDA, et a été rendu possible grâce au concours des gouvernements de la Suède et de la Norvège.
Le rapport complet est disponible ici