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Internationale de l'Education
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Haïti: des violences politiques viennent arracher la vie d’un universitaire

Publié 24 février 2016 Mis à jour 26 février 2016
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L’assassinat d’un syndicaliste enseignant met en lumière la situation politique qui ne cesse de se détériorer en Haïti, un pays qui se trouve actuellement dans une impasse constitutionnelle après la démission de son président Michel Martelly.

C’est un véritable chaos qui s’abat sur Haïti. Alors que les hauts responsables du pouvoir s’efforcent de trouver une solution à cette vacance présidentielle, une nouvelle vague de violences est venue frapper la communauté éducative.

Le 6 février dernier, l’universitaire Francky Altinéus a été victime de tirs croisés sur le chemin qui relie la capitale Port-au-Prince aux Gonaïves, où il enseignait à l’Ecole de Droit et des Sciences Economiques. Alors qu’il traversait la ville côtière d’Arcahaie, un bus public a été pris pour cible par des hommes en tenue militaire, prétendant avoir appartenu aux anciennes forces armées d’Haïti, sous le commandement de l’ex-président Martelly. Francky Altinéus et deux autres passagers ont trouvé la mort dans ce bus qui a été criblé de balles, puis mis à feu. Même s’il semblerait que ces attaques soient mues par un motif politique, dans la mesure où les assaillants auraient exigé une prolongation du mandat du président Martelly, Francky Altinéus n’est qu’une victime collatérale.

« Notre syndicat est en deuil », a déclaré le coordinateur de l’Union Nationale des Normaliens/Normaliennes et Educateurs/Educatrices d’Haïti (UNNOEH), Georges Wilbert Franck. Francky Altinéus, qui terminait son doctorat en géographie, était membre de l’UNNOEH depuis 2009.

« Nous avons porté plainte auprès du tribunal pour qu’une enquête soit menée », a ajouté Georges Wilbert Franck.

Le syndicaliste a également condamné le fait que le Ministère de l’Education ne soit pas intervenu afin d’aider le syndicat à récupérer le corps, qui n’a pas pu être identifié avant le 15 février.

Diplômé de l’Ecole Normale Supérieure d’Haïti en 2010, Francky était rentré du Brésil l’an dernier, où il avait passé sa maîtrise à l’Université de Campinas.

L’Internationale de l’Education tient à exprimer ses plus sincères condoléances à la famille de Francky, ses collègues et ses ami(e)s.