Omar Ali Ewado, Secrétaire général adjoint du Syndicat des Enseignants du Premier Degré (SEP) et Président de la Ligue djiboutienne des droits humains (LDDH) a été arrêté et condamné à trois mois de prison ferme en raison de ses activités de défenseur des droits humains. Le procès en appel se tiendra le samedi 30 janvier.
Mr Ewado a été arrêté le 29 décembre 2015 après avoir publié une liste de victimes et de disparus suite au massacre de civils perpétré par les forces de l’ordre le 21 décembre 2015 dans le quartier de Balbala à Djibouti. Il a été transféré à la prison centrale de Gabode deux jours après. Le 17 janvier, il a été condamné à 3 mois de prison ferme pour "diffamation publique" et "diffusion de fausses informations". Le procès en appel se tiendra le samedi 30 janvier.
Outre les préoccupations concernant la santé et la sécurité de Mr Ewado vu ses mauvaises conditions de détention, l'IE a également été informée que Mr Emanuel Daoud, l’avocat français de Mr Ewado, avait été retenu à l’aéroport de Djibouti par les autorités et n’avait ainsi pas été en mesure d’assurer la défense de son client, en violation flagrante des normes internationales des droits de la défense.
Soutien de l'IE
Dans une lettre adressée au Président de Djibouti, Ismail Omar Guelleh, le Secrétaire général de l'IE, Fred van Leeuwen, a déclaré qu'“il est inacceptable que Mr Ewado soit sanctionné pour ses activités légitimes de défenseur des droits humains.”
L'IE a exhorté les autorités de Djibouti à garantir à Mr Ewado un procès en appel équitable, à mettre fin à toute forme de harcèlement à l’encontre de Mr Ewado et des défenseurs des droits humains à Djibouti, et à se conformer aux normes internationales ratifiées par Djibouti relatives aux droits humains, à la protection des citoyens et au respect des libertés fondamentales. L'IE a aussi invité les autorités à établir les conditions garantissant un dialogue respectueux et équitable avec l’ensemble des acteurs de la société civile, y compris les organisations d’enseignants et de défense des droits humains.
Au vu des sérieuses atteintes aux droits fondamentaux des acteurs de la société civile dont se rendent coupables les autorités de Djibouti, l’Internationale de l'Education a décidé de porter l’affaire devant le Conseil des droits de l’homme des Nations unies, l’Organisation internationale du travail et l’UNESCO.
Campagne LabourStart
L'IE encourage tous ses affiliés à signer la campagne LabourStart en soutien à Omar Ali Ewado.