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Internationale de l'Education
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Journée mondiale des enseignant(e)s: autonomiser les enseignant(e)s, bâtir des sociétés durables

Publié 1 octobre 2015 Mis à jour 6 octobre 2015
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Le 5 octobre, à l’occasion de la Journée mondiale des enseignant(e)s, l’Internationale de l’Education, aux côtés de ses affiliés et de ses partenaires du monde entier, mettra en lumière le nouveau programme pour 2030 et ses Objectifs de développement durable, ainsi que le rôle fondamental que joueront les enseignant(e)s dans sa mise en œuvre.

« Chaque année, à l’occasion de la Journée mondiale des enseignants, nous célébrons les éducateurs et le rôle essentiel qu’ils jouent pour offrir aux enfants, où qu’ils soient, une éducation de qualité », peut-on lire dans une déclaration conjointe publiée à l’occasion de la Journée mondiale des enseignant(e)s(JME) par l’UNESCO, l’Organisation internationale du Travail (OIT), l’UNICEF, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et l’Internationale de l’Education (IE).

« Aujourd’hui, alors que la communauté mondiale se réunit autour des nouveaux objectifs de développement durable pour 2030, le rôle des enseignants n’a jamais été plus important », ont indiqué ces organisations internationales.

Un objectif d’éducation

Le nouvel objectif mondial de l’éducation, l’ODD 4, qui est au centre du programme pour l’éducation en 2030, invite à « veiller à ce que tous puissent suivre une éducation de qualité dans des conditions d’équité et [à] promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie ».

Les organisations mondiales soulignent le fait qu’ « atteindre cet objectif est essentiel pour atteindre l’ensemble de nos objectifs de développement mondial –car les sociétés vigoureuses reposent sur des citoyens éduqués et une main-d’œuvre formée.

Ce programme pourra uniquement devenir réalité si la société investit « dans le recrutement, l'accompagnement et l’autonomisation des enseignants », ajoutent-elles. Cependant, dans le monde actuel qui est le nôtre, « bien trop d’enseignants ne sont pas considérés à leur juste valeur et sont privés de leur autonomie ».

Des enseignant(e)s de qualité

Selon l’Institut de statistique de l’UNESCO, il faudrait recruter 12,5 millions d’enseignant(e)s du primaire dans le monde entier pour atteindre l’objectif d’éducation primaire universelle d’ici 2020. En outre, pour pouvoir parvenir à une éducation secondaire inférieure universelle d’ici 2020, plus de quatre millions de nouveaux postes d’enseignant(e)s du secondaire inférieur doivent également être créés.

En s’engageant à mettre en œuvre l’agenda pour l’éducation 2030, les Etats membres des Nations Unies promettent d’augmenter de façon considérable le nombre d’enseignant(e)s qualifié(e)s. Pour ce faire, différentes mesures devront être mises en place, notamment au regard de la coopération internationale en matière de formation des enseignant(e)s dans les pays en développement, tout particulièrement dans les pays les moins développés et les petits Etats insulaires en développement. Il s’agit là d’une étape cruciale et « nous nous devons aujourd’hui de tenir ces engagements ».

Les gouvernements doivent « redoubler d’efforts pour engager un dialogue avec les enseignants et leurs organisations » et accentuer « efforts afin que chaque école, chaque communauté et chaque enfant profite d’enseignants motivés et soutenus, dotés des qualifications requises et équitablement déployés », ont déclaré les organisations.

Des conditions de qualité

Les organisations mondiales ont également insisté sur le fait que les enseignant(e)s devaient être autonomisé(e)s en se voyant offrir des conditions de travail décentes et un environnement de travail sûr, sain et doté de moyens importants, et en leur accordant de la confiance, ainsi qu’une autonomie professionnelle et une liberté d’enseignement.

Ces organisations ont réaffirmé le fait que la Recommandation OIT/UNESCO concernant la condition du personnel enseignant (1966), la Recommandation de l’UNESCO concernant la condition du personnel enseignant de l’enseignement supérieur (1997) et les Directives de l’OIT sur la promotion du travail décent pour le personnel de l’éducation de la petite enfance (2014) constituaient des normes et références internationales essentielles pour la profession d’enseignant.

C’est pourquoi, à l’occasion de la première JME du nouvel agenda pour l’éducation en vue du développement mondial, les organisations appellent la communauté internationale à valoriser, appuyer et autonomiser les enseignant(e)s du monde, « car ce sont eux qui éduqueront une nouvelle génération d’enfants qui, à leur tour, feront progresser l’ensemble de nos objectifs pour bâtir un monde meilleur pour tous ».

Les affiliés de l’IE célèbrent la JME

Au lendemain de l’adoption de l’ODD 4, cette édition de la JME sera célébrée de diverses façons par de nombreux affiliés de l’IE à travers le monde.

En Afrique, le Somalia National Union of Teachers célèbrera la JME dans la capitale du pays, Mogadiscio, en organisant un séminaire dédié au renforcement des capacités et destiné aux enseignant(e)s et au personnel administratif d’écoles de la capitale, ainsi que d’autres villes somaliennes. Les syndicalistes enseignant(e)s prépareront également des activités artistiques (poésie, contes, théâtre, musique, peinture ou dessin) pour leurs élèves.

Au Mali, le Syndicat National de l’Education et de la Culture a expliqué que les célébrations de la JME seraient organisées sous les auspices du Ministre de l’Education. Les syndicats d’enseignants nationaux participeront à une grande conférence qui débattra de l’implication des enseignant(e)s dans le processus d’élaboration de politiques en matière d’éducation. A cette occasion, un document de plaidoyer conjoint sur la façon d’impliquer les syndicats d’enseignants dans l’élaboration des politiques d’éducation et des programmes scolaires sera également publié à l’attention des autorités de l’éducation.

Dans le district de Bamako (la capitale malienne), un débat relatif à la promotion de l’éducation de qualité et d’une société durable pour tous, réunira toutes les parties prenantes du système éducatif et sera retransmis à la radio et à la télévision. En outre, des réunions d’information et de sensibilisation, autour du thème de l’impact des enseignant(e)s et du personnel de l’éducation sur l’éducation de qualité et des sociétés durables, seront organisées dans les six communes du district de Bamako.

En Asie, notamment au Pakistan, la Central Organisation of Teachers organisera une grande manifestation aux côtés de la société civile et d’autres organisations d’enseignants. Elle organisera également une journée de séminaire dans la province du Sind, autour du thème « Autonomiser les enseignant(e)s, bâtir des sociétés durables ».

Au Sri Lanka, le All Ceylon Union of Teachers a déjà mené des activités de sensibilisation dans les cinq districts de l’île, axées sur la nécessité d’autonomiser les enseignant(e)s pour parvenir à une éducation de qualité pour tous et de bâtir des sociétés durables. A la fin du mois de septembre, le syndicat de l’éducation a tenu une conférence de presse sur le thème de l’édition 2015 de la JME. Ce syndicat exerce des pressions sur les autorités politiques et les responsables de l’éducation, et publiera un mémorandum sur la nécessité d’autonomiser les enseignant(e)s, ainsi que sur les procédures à adopter pour atteindre cet objectif. Enfin, fin octobre, des événements nationaux sur le thème de la JME seront organisés dans les provinces de l’est et de l’ouest du pays.

En Europe, le Latvian Educational and Scientific Workers’ Trade Union(LIZDA) mènera une enquête auprès de trois acteurs clés du monde de l’éducation – les représentant(e)s des autorités locales, les enseignant(e)s et les administrations scolaires. Les résultats de cette enquête feront l’objet d’un rapport. Grâce aux informations recueillies, le syndicat pourra mettre en lumière les divergences majeures et les problèmes constatés. Le LIZDA examinera alors les solutions possibles et prendra rapidement des mesures afin d’améliorer la charge de travail quotidienne des enseignant(e)s, pour ainsi les motiver à évoluer au sein de leur profession.

Dans cinq régions de Lettonie, le LIZDA organisera également des débats réunissant des députés, des enseignant(e)s, des représentant(e)s des administrations scolaires, des représentant(e)s du LIZDA, ainsi que des représentant(e)s des associations de parents. Les syndicalistes filmeront des représentant(e)s locaux/ales visiter des écoles et répondre à l’enquête, puis utiliseront ces vidéos en vue de promouvoir la JME sur le site Web du LIZDA, sur les réseaux sociaux, ainsi que dans les médias en général.

En Bosnie-Herzégovine, l’ Independent Trade Union of Primary School Education of Bosnia and Herzegovina(ITUPSEBH) et le Trade Union of Secondary and Higher Education(TUSHENSC BiH) ont distribué des affiches et du matériel promotionnel sur la JME, et enverront également des lettres de félicitations aux enseignant(e)s afin de marquer cette journée. Une cérémonie sera également organisée conjointement par les syndicats et le ministère fédéral de l’Education et des Sciences, à laquelle assisteront des membres d’organisations gouvernementales et non gouvernementales, telles que l’UNESCO et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. Au cours de cet événement, les enseignant(e)s nationaux/ales qui se seront démarqué(e)s recevront un prix pour leur engagement exceptionnel envers la profession enseignante.