Alors que les tensions ne cessent de croître, le personnel enseignant kenyan a décidé de laisser les écoles publiques et privées portes closes, suite au refus du gouvernement d’appliquer une augmentation salariale attendue de longue date et ordonnée par les autorités judiciaires, jugeant ce prononcé impossible à mettre en œuvre.
La fermeture des écoles survient suite à une déclaration de l’institution responsable de la dotation en personnel enseignant et chargée de conseiller le gouvernement sur l’ensemble des questions éducatives ( Teacher’s Service Commission), soulignant l’impossibilité d’accorder aux enseignant(e)s une augmentation salariale de 50-60 pour cent, même sous la contrainte de cette décision judiciaire.
En réaction, le Kenyan National Union of Teachers(KNUT) a demandé à ses affilié(e)s de ne pas se rendre au travail. Cette action de protestation a poussé la Teachers Service Commissionà envoyer des lettres disciplinaires à plus de 5.000 enseignant(e)s.
Le mouvement de contestation du personnel enseignant s’est considérablement renforcé au cours de ces dernières semaines, englobant aujourd’hui l’ensemble des écoles privées. Le parti kenyan de l’opposition prie instamment le gouvernement de prendre des mesures pour mettre fin aux dissensions.
Malgré la fermeture des écoles, le Ministère de l’Education a déclaré que les classes resteront accessibles pour préparer les élèves aux prochains examens nationaux. Afin de contourner le mouvement de grève des enseignant(e)s chargé(e)s de surveiller et de noter les examens, le gouvernement envisage de reformer des effectifs retraités pour les remplacer. Le KNUT a appelé les enseignant(e)s retraité(e)s à ne pas accepter cette proposition et à se montrer solidaires.
Le tribunal précise que sa décision intervient 18 ans après la promesse - non tenue - du Gouvernement d’augmenter les salaires.
La semaine dernière, le tribunal du travail a mis en garde la Teachers Service Commission contre toute tentative de menace ou d’intimidation à l’égard du personnel enseignant, tout en demandant à ce dernier de suspendre ses manifestations.