La vague de personnes cherchant refuge en Europe représente une partie des milliers de personnes chassées chaque année de leur foyer, craignant pour leur vie et fuyant de violents conflits, l’instabilité politique et économique, les désastres naturels ou l’extrême pauvreté.
Ces causes sous-jacentes doivent être adressées de toute urgence par les Nations unies et tous leurs états membres.
En de telles situations de crise, menant au mouvement et au déplacement d’un si grand nombre de personnes, il convient de trouver des réponses exhaustives, collectives et durables, tant au niveau européen que mondial, des réponses qui protègent les droits de chaque individu.
Les crises humanitaires dramatiques requièrent à la fois responsabilité et solidarité. L’Internationale de l’Education (IE) rappelle aux gouvernements nationaux et aux institutions internationales qu’ils sont tenus de respecter les normes reconnues internationalement en matière de droits humains. Nous appelons les gouvernements à augmenter l’investissement public dans les services publics de qualité et à assurer leur accessibilité pour chaque citoyen(ne), y compris les réfugié(e)s primo-arrivant(e)s.
En fonction de l’attitude des autorités locales, des médias et des citoyen(ne)s, les personnes déplacées croisent tour à tour soutien, indifférence et/ou hostilité. Au vu de cette situation urgente et critique, les syndicats de l’éducation de nombreux pays se sont déclarés prêts à travailler avec les institutions nationales et internationales pour organiser et garantir une éducation et une formation de qualité pour les réfugié(e)s migrant(e)s, par du personnel qualifié.
Même si la Déclaration des droits de l’Homme des Nations unies stipule très clairement que les migrant(e)s, les réfugié(e)s et les personnes déplacées doivent être traité(e)s selon des principes d’égalité et de dignité :« Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits », (article 1) et« Tous sont égaux devant la loi et ont droit sans distinction à une égale protection de la loi », (article 7), peu de réglementations générales sont effectives à ce jour, les gouvernements adoptant plutôt à la hâte des politiques individuelles et inutiles.
Besoin urgent d’un cadre institutionnel fondé sur le droit
Des services publics forts et qualifiés sont essentiels pour permettre aux Etats d’assurer le respect de l’ensemble des droits des personnes réfugiées et migrantes. En plus d’une première phase destinée à assurer les besoins de base comme un fournir un toit, assurer l’hygiène et la santé et disposer de nourriture, d’autres besoins immédiats se feront rapidement sentir, notamment la protection sociale complète, l’accès à l’enseignement, à la formation et à un emploi décent.
Plus de la moitié des personnes réfugiées dans le monde sont des enfants. Suite à l’afflux de familles syriennes et de mineur(e)s non accompagné(e)s en Jordanie et au Liban, le travail des enfants a considérablement augmenté dans ces pays. Les populations déplacées doivent donc être tout spécialement protégées contre l’exploitation.
Les gouvernements doivent assurer le droit des enfants à l’éducation
« Les gouvernements nationaux et la communauté internationale devraient avoir l’obligation expresse de veiller à faire de ce droit une réalité pour l’ensemble des enfants et des jeunes gens », souligne le Secrétaire général de l’IE, Fred van Leeuwen. « Les pays les plus riches devraient davantage s’impliquer pour répondre à leurs engagements internationaux ainsi qu’à leurs obligations en matière de satisfaction des besoins des enfants réfugiés et déplacés, y compris en assurant l’accès à l’éducation. »
Le Document politique de l’IE sur les droits humains et syndicaux précise que « Les gouvernements ont la responsabilité, découlant de la Convention des droits de l’enfant, de fournir les mêmes droits à l’éducation à tous les enfants, sur la base du principe d’égalité des chances. Une attention particulière doit être accordée aux enfants vulnérables et notamment aux enfants migrants, déplacés internes, orphelins, demandeurs d’asile ou refugiés. Chacun a droit à une éducation publique, gratuite, équitable, inclusive et de qualité de douze années minimum, dont au moins neuf années sont obligatoires. »
L’Internationale de l’Education a également adopté deux résolutions sur les questions relatives à la migration : Le droit à l’éducation des populations déplacées et des enfants réfugiés et apatrides et Migration, diversité professionnelle et racisme. Ces résolutions soutiennent les principes généraux selon lesquels « l’éducation est un droit humain qui devrait être accessible de toutes et tous, y compris les personnes déplacées fuyant les conflits ou les catastrophes naturelles » et précisent que « les enseignant(e)s migrant(e)s devraient pouvoir jouir de leur droit à la dignité au travail, en l’absence de toute forme de discrimination. »
Les résolutions de l’IE constituent un appel d’action fort en vue notamment :
- d’assurer que les problèmes liés à la langue de la scolarisation ne constituent pas un obstacle pour les réfugié(e)s ;
- de soutenir et d’assister les syndicats de l’éducation dans les pays où le nombre de réfugié(e)s et d’enfants déplacés est élevé ;
- de faire pression sur les gouvernements et les institutions internationales afin qu’ils accordent la priorité à l’aide financière destinée à l’éducation des réfugié(e)s et des personnes déplacées, principalement dans les états frontaliers des pays en conflit et qui de ce fait accueillent ces personnes en grand nombre ;
- de soutenir le travail des organisations membres pour la promotion de l’égalité pour les enseignant(e)s migrant(e)s.
Seuls 49 pays ont ratifié la Convention 97 de l'OIT sur les travailleurs migrants. Onze pays de l'Union européenne l'ont ratifiée, mais 5 d'entre eux se sont abstenus de ratifier les annexes. Vingt-neuf ont ratifié la Convention 143 de l'OIT sur les travailleurs migrants. Pour plus de détails, consultez la carte interactive ci-dessous.