Les syndicats de l’éducation d’Amérique latine se sont réunis au Chili afin d’élaborer une stratégie commune visant à déjouer la hausse de la privatisation et de la commercialisation de l’éducation, conformément aux dernières priorités politiques de l’Internationale de l’Education.
Des dirigeant(e)s syndicaux/ales d’Argentine (CTERA, CONADU), du Brésil (PROIFES, CNTE, CONTEE), du Chili (CPC, Integra2) et de Colombie (FECODE) se sont rencontré(e)s du 17 au 19 août lors d’une réunion stratégique, afin de se pencher sur la stratégie du continent dans le cadre de la réponse mondiale à la commercialisation et à la privatisation de l’éducation. Cette dernière a notamment été désignée comme la principale priorité politique de l’Internationale de l’Education (IE) lors de son dernier Congrès, qui s’est déroulé au mois de juillet, à Ottawa, au Canada.
Fátima Silva, Vice-présidente du Comité régional de l’IE pour l’Amérique latine, a mis en lumière l’importance de cette nouvelle stratégie dans une région qui, ces deux dernières décennies, a été le témoin d’un débat intense sur le thème de la privatisation de l’éducation. Silva a souligné qu’il était grand temps de passer à l’action, en définissant, au niveau national, régional et local, une stratégie commune, reposant sur une analyse minutieuse de la situation propre à chaque pays.
Selon Angelo Gavrielatos, qui chapeaute le projet depuis le siège de l’IE à Bruxelles, la mise en place d'une réponse mondiale n'est pas seulement nécessaire, elle est urgente: « Nous assistons à l’émergence d’acteurs privés dont nous n’aurions jamais pu imaginer la taille et le pouvoir. » Il a ensuite décrit certains exemples les plus frappants en matière de privatisation de l’éducation à travers le monde, comme au Ghana, au Kenya, en Afrique du Sud, en Inde ou encore aux Philippines.
Les participant(e)s ont alimenté le débat en proposant des exemples propres à leur pays, qui ont pâti de différentes façons du phénomène de privatisation, et notamment en raison des mesures législatives émanant de leurs gouvernements. Ce facteur a été reconnu comme l’un des éléments stratégiques de toute action future: « Les gouvernements doivent réglementer les activités des organisations à but lucratif, tout particulièrement lorsqu’elles bénéficient de financements publics. L’argent des contribuables doit être investi et profiter aux élèves – pas aux multinationales multimillionnaires », a rappelé M. Gavrielatos.