En ce 22 juillet, la campagne de l’Internationale de l’Education contre la hausse de la privatisation dans l’éducation a bénéficié d’un soutien unanime et passionné des délégué(e)s présent(e)s lors du 7e Congrès mondial, organisé à Ottawa, au Canada.
Au nom du Bureau exécutif de l’Internationale de l'Education (IE), la Présidente Susan Hopgood a proposé la résolution (1.1) sur la Privatisation et la commercialisation de l’éducation, en déclarant que l’IE avait besoin d’une réponse mondiale face à la montée du commerce de l’éducation dans le domaine, dont les activités à but lucratif pèsent actuellement 5 billions de dollars. « Cette réponse couvrira la privatisation de l’éducation, de l’éducation de la petite enfance à l’université », a-t-elle annoncé, avant d’ajouter que la privatisation de l’éducation constituait la menace la plus importante à l’éducation en tant que bien public.
Mandat pour une réponse mondiale
Cette résolution mandate le Bureau exécutif de l’IE pour lancer une campagne mondiale, invitant les affiliés et les partenaires à réagir face à la tendance croissante à la sous-traitance à des acteurs privés, et à s'impliquer dans les activités et les services liés à l’éducation. Elle mandate également le Bureau exécutif afin qu’il mette en place un groupe de travail de l’IE sur la privatisation et la commercialisation de l’éducation.
Soutenant la résolution, Randi Weingarten, Présidente de l’ American Federation of Teachers(AFT), a déclaré que si la résolution défendait les enfants et la profession enseignante, l’IE et ses affiliés devaient agir rapidement, afin de « combler leur retard par rapport aux partisans de la privatisation ».
Une réponse passionnée
La résolution a suscité une vive réaction de la part des participant(e)s, notamment des délégué(e)s du Canada, des Philippines, de Suède, de Norvège, du Kenya, du Royaume-Uni, du Mexique et de Colombie. Ils/elles ont souligné les effets négatifs de la privatisation, notamment le recours à des enseignant(e)s non qualifi(é)s, le manque d’établissements scolaires, le recours aux chèques éducation, ou encore le modèle de paiement à la journée adopté dans les pays du Sud.
Lily Eskelsen García, Présidente de la National Education Association(NEA) aux Etats-Unis, a exhorté les délégué(e)s à faire usage de la force de leur nombre, dans le cadre des campagnes locales et internationales de lutte contre la privatisation. « L’IE représente 32 millions de membres, nous sommes puissants », a-t-elle déclaré.
Soutien de l’UNESCO
La résolution de l’Internationale de l’Education a reçu le soutien de l’intervenant invité, le Dr Jordan Naidoo, Directeur de l’Education pour Tous. « L’UNESCO est fermement engagée en faveur de l’éducation en tant que droit humain, et en faveur de la protection de ce droit en tant que bien public », a-t-il déclaré.
Jordan Naidoo a également souligné l’importance du travail de l’IE et de l’UNESCO dans ce domaine: « Face à la montée de la privatisation et au mythe selon lequel les technologies de l’information et de la communication viendront résoudre tous les problèmes de l’éducation, le rôle de l’IE et de l’UNESCO est plus important que jamais. »
Document politique sur l’éducation
Le Congrès a également adopté un amendement au Document politique sur l’éducation, relatif à la privatisation des services d’éducation.