L'enseignement supérieur public ferme ses portes aujourd'hui en Espagne. En effet, les enseignant(e)s, le personnel de soutien et les étudiant(e)s resserrent les rangs pour faire face aux dernières réformes du gouvernement, affirmant qu'elles ouvrent la voie à la privatisation et freinent l'accès pour tou(te)s.
Les principaux syndicats d'enseignants en Espagne (CCOO, CSI-F, UGT, ANPE, CGT et STEs-i) et plusieurs syndicats d'étudiants ont lancé aujourd'hui un appel à la grève dans l'enseignement supérieur et l'enseignement secondaire de deuxième cycle contre une réforme que le gouvernement conservateur fait passer via une procédure juridique particulière, qui ne prévoit de consulter ni les parties prenantes ni les partis de l'opposition.
Cette procédure a été très critiquée par Francisco García Suárez, Secrétaire général de la Fédération de l'éducation de CCOO, la qualifiant d'antidémocratique. « Ils essaient de mettre en œuvre de manière détournée des changements structurels dans l'enseignement supérieur, sans débat public, sans examen parlementaire, sans contrôle démocratique. Cela ressemble plus à une république bananière qu'à une démocratie », a-t-il souligné.
La grève souhaite forcer le gouvernement à revenir sur les coupes budgétaires dans l'enseignement, la restructuration du système des bourses, la réduction dans le remplacement des enseignant(e)s et d'autres mesures qui visent à limiter le budget de l'éducation.
Pour les organisateurs/trices de la grève, toutes ces mesures s'intègrent dans un programme de privatisation de la part du gouvernement qui montera le prix de l'enseignement supérieur, et par conséquent freinera l'accès au marché du travail pour ceux qui n'ont pas les moyens de payer un master onéreux après leurs études de premier cycle universitaire. Ils prévoient également une baisse de la qualité de l'enseignement supérieur dans son ensemble, les universités privées, dont le nombre augmentera en raison de la souplesse de cette loi, n'ayant pas à répondre aux normes de qualité établies pour les universités publiques.
La grève a reçu le soutien de diverses organisations sociales, notamment le mouvement de défense de l'enseignement public ( Marea verde), le Culture Forum, la plateforme pour la défense de la culture, le sommet pour le développement social et le Conseil de la jeunesse d'Espagne.