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Internationale de l'Education
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Les éducateurs/trices allemand(e)s descendent dans la rue afin de revendiquer de meilleures conditions de travail

Publié 9 mars 2015 Mis à jour 11 mars 2015
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Aux côtés d'autres syndicats du secteur public, le Gewerkschaft Erziehung und Wissenschaft organise actuellement des grèves aux quatre coins de l'Allemagne, dans l'espoir d'obtenir une augmentation salariale et de parvenir à une convention collective pour les 200.000 enseignant(e)s employé(e)s dans les écoles publiques.

Cette action fait suite au rejet par les employeurs du secteur public des différents Etats fédérés allemands ( Länder) des revendications du Gewerkschaft Erziehung und Wissenschaft(GEW), ainsi qu'au statu quo dans lequel se trouvent les négociations sur les salaires. Plusieurs journées de grève ont ainsi été organisées dans certains des 16 Etats fédérés allemands.

Le 4 mars dernier à Cologne, Andreas Gehrke, membre du Bureau exécutif du GEW et responsable de l'unité de négociation collective, s'est adressé aux 1.000 enseignant(e)s en grève, qui sont parti(e)s du bureau local de la Deutsche Gewerkschaftsbund(DGB), la confédération syndicale allemande, pour rallier la célèbre cathédrale de la ville.

Depuis le 3 mars, les grèves ont eu un impact très différent dans les Etats fédérés allemands – ce sont les établissements scolaires de Berlin, de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, de Basse-Saxe et de Saxe-Anhalt, qui ont été les plus touchés.

La décision d'organiser des « grèves d'avertissement » a été prise le 27 février, à la suite des négociations avec les employeurs. Cette initiative entendait braquer les projecteurs sur le mécontentement des syndicats face à l'avancée des négociations dont l'objectif était d'obtenir une augmentation salariale de 5,5 pour cent – ou une augmentation minimum de 175 € (195 $) par mois – et une meilleure sécurité de l'emploi. En effet, les travailleurs/euses ne cachent pas leur déception quant à l'évolution des négociations, particulièrement en matière de pensions. Leurs revendications accordent une place importante à la grille des salaires.

Deux catégories d'enseignant(e)s allemand(e)s

En fonction de l'Etat dans lequel ils/elles souhaitent travailler – si tant est qu'ils/elles puissent choisir –, les enseignant(e)s allemand(e)s sont confronté(e)s à un choix: avoir le statut de fonctionnaire (« Beamte ») ou d'employé(e) (« Angestellte »). Les 200.000 enseignant(e)s bénéficiant du statut d'employé(e) reçoivent un salaire inférieur et ne jouissent pas de la sécurité de l'emploi offerte aux 650.000 enseignant(e)s fonctionnaires qui travaillent dans les écoles publiques.

La proportion enseignant(e)s fonctionnaires/employé(e)s varie considérablement à travers le pays, dans la mesure où chacun des 16 Etats fédérés allemands est responsable de l'organisation de son propre système éducatif. Ainsi, en Bavière, la quasi-totalité des enseignant(e)s bénéficient du statut de fonctionnaire, contre 80 pour cent en Rhénanie-du-Nord-Westphalie et 50 pour cent à Berlin.

Dès lors, même si les enseignant(e)s exercent le même métier et disposent des mêmes qualifications, des différences majeures s'observent toutefois en matière de salaires, de conditions de travail, et ce, en fonction des Etats et du statut professionnel.

Unifier un système complexe pour tous

« Ce système est incroyablement compliqué », a déclaré Ulf Rödde, porte-parole du GEW, qui explique qu'en réalité, l'Allemagne recense 16 systèmes différents, dans la mesure où l'éducation est une compétence relevant de chaque Etat. Et d'ajouter: « en outre, on observe un grand nombre de disparités et d'injustices entre ces différents systèmes ».

Les fonctionnaires n'étant pas autorisé(e)s à débrayer, tou(te)s les enseignant(e)s en grève depuis le 3 mars disposent du statut d'employé(e).

« Nous devons pouvoir compter sur une classification standardisée à l'échelle nationale, de façon à ce qu'un enseignant d'une Realschule[école secondaire] en Bavière reçoive le même salaire qu'un enseignant de Saxe, par exemple », a insisté Ulf Rödde.

En outre, le GEW appelle à des changements à plus long terme. « Au sein du GEW, nous défendons depuis de longues années une harmonisation des règles dans les services publics. En théorie, cela signifie que, là où elles sont d'application, ces deux statuts – fonctionnaire ou employé – devraient disparaître », a déclaré Ulf Rödde.