L’Internationale de l’Education invite tous ses affiliés à faire entendre leurs voix et à se mobiliser pour la Journée d’action de défense du droit de grève, un droit de plus en plus menacé par les employeurs et les gouvernements à travers le monde.
L’Internationale de l’Education (IE), en coopération avec l’Internationale des services publics (ISP) et la Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF), soutient la Journée d’action de défense du droit de grève, une initiative de la Confédération syndicale internationale (CSI) et du groupe des travailleurs à l’Organisation internationale du tTavail (OIT).
Actions mondiales
Les syndicats de l’éducation du monde entier ont déjà prévu des actions pour cette journée, de la Unión nacional de educadores(UNE) en Equateur au Progressive Teacher’s Union of Zimbabwe(PTUZ), en passant par l’ All India Federation of Teacher’s Organisations(AIFTO) et la Federación de Trabajadores de la Enseñanza de la UGT(FETE-UGT) en Espagne.
Le droit de grève est « un fondement de la démocratie et de la justice sociale qui est reconnu au niveau international depuis plus de 50 ans », a déclaré le Secrétaire général de l’IE, Fred van Leeuwen.
Quelque 90 pays l’ont inscrit dans leur législation nationale, même si tous ne reconnaissent pas ce droit aux fonctionnaires.
Menace du groupe des employeurs à l’OIT
L’IE condamne le fait que, ces derniers mois, les représentant(e)s des employeurs à l’OIT remettent en question l’existence même du droit de grève et sa transposition dans les lois nationales, au point de perturber le fonctionnement des mécanismes de supervision de l’OIT.
Le groupe des employeurs semblent vouloir éliminer le droit de grève et empêcher les tribunaux nationaux de se référer à la jurisprudence de l’OIT en la matière pour juger de la légalité des actions sociales.
« Parallèlement, dans de nombreux pays, les actions des travailleuses et travailleurs sont fréquemment assimilées à des actes criminels alors que ceux-ci subissent déjà les conséquences des mesures d’austérité imposées par le gouvernement », a ajouté Fred van Leeuwen.
Une réunion tripartite cruciale de l’OIT aura lieu du 23 au 25 février pour aborder le droit de grève et informer le conseil d’administration de l’OIT qui se réunira en mars 2015. Si un consensus tripartite ne peut être trouvé sur l’interprétation de la Convention 87 sur la liberté syndicale qui reprend le droit de grève, le groupe des travailleurs recommandera que le différend soit porté devant la Cour internationale de justice (CIJ) comme le prévoit la Constitution de l’OIT. Le groupe des employeurs s’oppose à ce recours et plusieurs gouvernements restent indécis.
Un appel à l’action
L’IE invite toutes les organisations membres à se joindre aux centrales nationales dans leur pays respectif en vue de convaincre les gouvernements, particulièrement ceux qui sont représentés au conseil d’administration de l’OIT, et à organiser une action consacrée à cette journée du 18 février.
Si les trois groupes (travailleurs, employeurs et gouvernements) ne parviennent pas à un consensus sur la reconnaissance du droit de grève lors du conseil d’administration de l’OIT, l’IE croit qu’il faudra qu’une recommandation soit adoptée afin de renvoyer le différend devant la CIJ, une idée partagée par la CSI.