En Irlande, les syndicalistes enseignant(e)s se sont mis(es) en grève à deux occasions, convaincu(e)s du droit de tout(e) élève à une évaluation externe, équitable, impartiale et transparente afin de sanctionner le cycle junior (premier cycle du secondaire).
Selon les membres de l’ Association of Secondary Teachers, Ireland(ASTI) et du Teachers’ Union of Ireland(TUI), tous deux affiliés à l’Internationale de l’Education (IE), si les enseignant(e)s évaluent eux/elles-mêmes leurs propres élèves de cycle junior, la relation élève-enseignant(e) pourrait s’en trouver négativement affectée.
L’examen du « Junior Certificate » a lieu à l’issue du cycle junior dans les établissements d’enseignement secondaire. Le cycle junior regroupe des élèves âgé(e)s de 13 à 15 ans. La durée de ce cycle est de trois ans, sanctionnée par le passage du Junior Certificate à l’issue du premier cycle du secondaire.
Notation
Le système d’évaluation actuel inclut un modèle rigoureux d’évaluation externe qui permet d’assurer une certaine uniformité à travers tout le pays. Tous les examens scolaires du pays reposent sur des critères identiques. Chaque année avant la correction des épreuves, des examinateurs/trices sont nommé(e)s et formé(e)s par la Commission d’examen nationale. Des conférences sont organisées sur le thème de la notation et des systèmes de notation sont établis et contrôlés par des examinateurs/trices en chef expérimenté(e)s. Ainsi, les élèves peuvent être certain(e)s d’être traité(e)s à l’identique de leurs pairs dans chaque comté d’Irlande. Tout(e) élève qui s’estime injustement noté(e) peut faire appel de la note, ce qui garantit la transparence pour les élèves, les parents et les enseignant(e)s.
Selon les syndicats, les propositions du Ministre de l’Education et des qualifications ne permettent pas de maintenir les standards nationaux en matière de notation. En l’absence de tels standards, personne ne peut savoir avec certitude si les notes A, B ou C ont bien la même valeur dans tous les établissements.
Ouverture des pourparlers après deux journées d’action
C’est la raison pour laquelle 27.000 enseignant(e)s du second degré, membres de l’ASTI et du TUI, sont descendu(e)s dans la rue le 22 janvier à l’occasion de la mise en œuvre du Cadre du ministère de l’éducation et des qualifications pour le Cycle junior. Alors qu’ils/elles soutiennent plusieurs aspects des réformes proposées par le Cadre de 2012 pour le Cycle junior, ils/elles s’opposent néanmoins à la proposition visant à leur confier l’évaluation de leurs propres élèves.
L’ASTI et le TUI sont favorables à:
- Une formation de premier ordre au profit de tous(toutes) les élèves du cycle junior
- Se détourner d’une dépendance excessive vis-à-vis des épreuves écrites de fin de cycle
- Différents types d’évaluation pour le cycle junior – des évaluations plus axées sur la pratique, portant sur les projets et les dossiers
- Un certificat national délivré au terme d’une évaluation objective et indépendante par la Commission d’examen nationale
Cette journée de grève était la deuxième d’une série de mobilisations menées au cours de l’année scolaire. La première journée de grève avait eu lieu le 2 décembre 2014. En l’absence d’une évolution de la situation, les syndicats ont annoncé l’organisation d’une prochaine journée de mobilisation. Ils envisagent toutefois d’entamer des pourparlers avec le Ministère de l’Education et des qualifications cette semaine pour tenter de résoudre le conflit.