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Internationale de l'Education
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Grâce à sa croissance économique, l’Ethiopie s’attache à combler le « fossé éducatif »

Publié 18 décembre 2014 Mis à jour 13 janvier 2015
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Bien que reconnue comme ayant l’une des économies les plus dynamiques d’Afrique, l’Ethiopie figure aussi sur la liste des huit pays dont le taux de déscolarisation des enfants est parmi les plus élevés au monde.

Selon l’envoyé spécial des Nations Unies pour l’éducation mondiale, l’Ethiopie compte 2,4 millions d’enfants non scolarisés, bien qu’elle connaisse l’une des économies les plus florissantes d’Afrique et un développement considérable des infrastructures. Ces dernières années toutefois, l’éducation s’est imposée comme une priorité politique et le budget affecté au secteur éducatif représente aujourd’hui près de 28 % des dépenses courantes. Pour autant, l’UNESCO note que les indicateurs de scolarisation qui permettent de suivre l’évolution du système éducatif sont toujours aussi médiocres et se situent en-dessous des moyennes régionales. Par exemple, le système d’enseignement public manque de ressources, notamment dans les zones rurales, d’où la nécessité absolue de fixer des normes en matière de construction d’école et de formation des enseignant(e)s.

Selon les Nations Unies, l’Ethiopie  figurera parmi les 10 pays les plus peuplés du monde à l’horizon 2050 et, face à une croissance démographique supérieure à 25 % depuis 2001, atteignant ainsi 96,5 millions d’individus, il est indispensable de prendre des mesures afin d’inverser la tendance négative en matière d’éducation.

L’IE sur le terrain aux côtés de ses affiliés

Ce mois-ci, des officiel(le)s de l’Internationale de l’Education (IE) ont visité le pays en vue d’apprécier la situation des deux affiliés membres, l’Association des enseignant(e)s d’Ethiopie (ETA) et l’Association nationale des enseignant(e)s (NTA), et d’évaluer les difficultés auxquelles sont confronté(e)s les enseignant(e)s et les enfants privés d’éducation. Pour l’IE, la situation de la NTA est particulièrement préoccupante. Le syndicat s’est vu privé d’existence légale à la suite de plusieurs refus de la Charities and Societies Agency(l’organisme en charge des organisations caritatives et des associations) concernant son enregistrement ; l’IE a saisi l’Organisation internationale du Travail (OIT) de la question. En 2013, le gouvernement éthiopien a signé une « déclaration conjointe » avec l’OIT, par laquelle il s’engageait à inscrire la NTA et à modifier la législation afin que les fonctionnaires puissent se syndiquer. De nouveaux projets de proclamations relatives au travail des fonctionnaires et agents publics seront soumis au Parlement après les prochaines élections générales de mai 2015, qui, pour nombre d’observateurs/trices, devraient voir une nouvelle victoire du parti au pouvoir depuis 1991, le Front populaire démocratique révolutionnaire éthiopien (EPRDF). Avec plus de 400 000 membres, l’ETA est le deuxième plus grand affilié africain. L’essentiel des forces de l’ETA est constitué d’enseignant(e)s des écoles publiques, bien que le syndicat compte également des membres dans le secteur de l’enseignement privé. Récemment, l’ETA s’est attaché à ce que les enseignant(e)s communautaires bénéficient du même statut que les enseignant(e)s du secteur public, ce qui se traduit par une nette amélioration de leurs conditions de travail. Le syndicat a également négocié une augmentation salariale au profit du personnel de l’enseignement supérieur, mais la négociation est toujours en cours car la revalorisation n’a pas encore atteint le niveau espéré.

Déterminé à avancer, l’ETA s’est fixé cinq priorités : la syndicalisation, avec le recrutement de 10 000 nouveaux/elles enseignant(e)s par an ; l’instauration de la liberté d’enseignement ; la défense des droits des enseignant(e)s ; l’amélioration de la qualité de l’enseignement ; et la démocratisation.

Privatisation : l’affaire de tous

La privatisation de l’enseignement, qui s’est généralisée dans les villes, est un sujet de préoccupation pour les deux syndicats de l’enseignement. Toutefois, les études menées au niveau universitaire montrent que la réussite scolaire des étudiant(e)s issu(e)s du secteur public est supérieure, et les taux d’abandon inférieurs. Parmi les autres sujets de préoccupation, l’accès à la scolarité, l’équité et la pertinence de l’enseignement, en particulier dans les zones rurales.  La massification du système éducatif a des conséquences sur la taille des classes, la pédagogie, les intrants scolaires et les acquis d’apprentissage. C’est pourquoi la Campagne Uni(e)s pour l’éducationà l’initiative de l’IE, axée sur la qualité des enseignant(e)s, la qualité des outils d’enseignement et d’apprentissage, et la qualité des environnements d’apprentissage, a trouvé un très bon écho en Ethiopie au moment où le pays cherche à combler le « fossé éducatif ».