Les responsables de l’éducation en provenance de toute la région arabe se sont rendu(e)s à Amman, en Jordanie, afin de prendre en mains les défis auxquels se heurtent les enseignant(e)s et les élèves, et développer des solutions communes en vue de surmonter les obstacles.
« Je pense qu’aujourd’hui vous pouvez être fiers », a déclaré la Secrétaire générale adjointe de l’Internationale de l’Education (IE), Haldis Holst, au moment d’accueillir les délégué(e)s à la deuxième Conférence de la Structure interrégionale des Pays arabes, réuni(e)s pour discuter et débattre des questions ayant des retombées sur l’éducation dans la région.
Holst a remercié les 90 délégué(e)s et observateurs/trices représentant les syndicats affiliés de l’IE dans les pays arabes pour « les perspectives, les connaissances et les expériences très utiles » qu’ils ont apportées à l’IE, et leur a rappelé qu’ils pouvaient « être fiers des efforts déployés pour représenter la communauté enseignante et les syndicats en vue de défendre et promouvoir l’éducation de qualité pour tous les enfants et les jeunes dans leurs pays ». Elle a également ajouté qu’ils pouvaient se montrer particulièrement « fiers de leur identité arabe et nationale ».
Le Ministre jordanien de l’Education, Dr Mohamed Dhunaibat, a souligné que son gouvernement considérait l’éducation comme un facteur crucial pour assurer le développement de son pays et, en particulier, pour consolider le processus démocratique.
« La Jordanie estime qu’il est nécessaire de développer le secteur de l’éducation et d’insister sur les valeurs de citoyenneté, de tolérance et de respect d’autrui », a-t-il déclaré. « Selon nous, les enseignantes et enseignants sont les piliers fondamentaux de la construction de nos sociétés, c’est pourquoi nous collaborons avec leurs syndicats et sommes soucieux d’améliorer leur situation. »
Il a également rappelé que son pays accueillait les réfugié(e)s en provenance de Palestine et d’Irak et que les frontières étaient désormais ouvertes aux réfugié(e)s syrien(ne)s. Même si ce flux migratoire, poursuit-il, a des répercussions importantes sur les écoles du pays, la Jordanie prend en charge tous les frais au nom de la communauté mondiale, afin de garantir que les 130.000 enfants réfugiés, soit 12 pour cent du nombre total d’enfants scolarisés dans les établissements publics, reçoivent la meilleure éducation possible et continuent à fréquenter l’école. Mais le pays nécessite l’aide de la communauté internationale.
L’Egypte après le « printemps »
Se référant à l’agitation politique en Egypte, Kamal Mougheeth, chercheur au Centre de recherche national pour l’éducation, a posé la question suivante: « l’éducation aurait-elle pu jouer un rôle plus important pour mettre fin à la détérioration récente de la situation actuelle ? »
Evoquant l’éventualité d’un « hiver arabe » qui ferait suite au « printemps » arabe pour la classe moyenne et les pauvres, il a identifié quatre défis majeurs devant être relevés par le secteur de l’éducation, la communauté enseignante et les syndicats dans les pays arabes: les institutions éducatives doivent assurer une formation à la citoyenneté, préparer le terrain pour instaurer une véritable culture et une véritable dimension intellectuelle au travers d’une mise en pratique de l’esprit critique, promouvoir les sciences et les technologies, et défendre le professionnalisme.
Cette conférence de trois jours, qui se poursuivra mercredi, abordera les grandes questions et les principales problématiques auxquelles est confrontée la région.