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Internationale de l'Education
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Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à l'Education fustige la mondialisation

Publié 29 octobre 2014 Mis à jour 25 novembre 2014
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Selon un rapport des Nations Unies, pour que les salles de classe restent accessibles à tout un chacun il est essentiel de protéger l’éducation en tant que bien public et en tant que droit face à la progression des entreprises à but lucratif.

Kishore Singh, Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à l'Education, a présenté son rapport annuelà l’Assemblée générale des Nations Unies, avertissant de la nécessité d'intensifier les efforts afin de contrôler la privatisation de l'éducation publique.

« La croissance exponentielle de l'éducation privée doit être réglementée par les gouvernements afin de préserver l'éducation en tant que bien public », a déclaré Singh dans sa déclarationà l’Assemblée générale, mettant en garde contre le fait que l'expansion rapide de l'éducation privée risque de supplanter totalement l'éducation publique.

La présentation du rapport ainsi que la déclaration de Singh interviennent dans un contexte où les gouvernements du monde entier tendent à privatiser l'éducation.

« Les gouvernements doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour renforcer leurs systèmes d’éducation publique, plutôt que d'autoriser ou de soutenir les prestataires privés. Pour sauver cette noble cause qu'est l'éducation, on ne peut tolérer un système d'enseignement à but lucratif », a ajouté Singh.

Singh a attiré l'attention sur la menace posée par les écoles privées à bas coût qui, selon lui, non seulement dérobent leur argent aux parents, mais « ne délivrent pas une éducation de qualité à leurs enfants ». Il a souligné dans quelle mesure  les écoles privées bon marché accentuent encore davantage le fossé économique, les élèves pauvres sombrant plus profondément dans la pauvreté. Singh a estimé qu'il incombait aux gouvernements de mettre fin aux subventions publiques destinées à l'éducation privée.

« Les entreprises du secteur de l'éducation donnent l'illusion que l'enseignement peut être assuré à moindre coût et plus efficacement par le secteur privé – qui repose sur des effectifs moins nombreux et moins qualifiés et propose des programmes en ligne uniques et des examens standardisés – et ce rapport prouve que tout ceci est inexact », a déclaré le Secrétaire général de l’Internationale de l’Education (IE) Fred van Leeuwen. « Pour garantir l'éducation de qualité en tant que bien public, la privatisation de nos écoles doit cesser. »

Il apparaît de manière évidente que les gouvernements confient de façon croissante la gestion des établissements publics à des entités privées, avant d'octroyer des subventions à ces entreprises à but lucratif. Au sein de ce système, ce sont les personnes les plus démunies de la société qui supportent la charge financière à travers des frais de scolarité peu élevés, plutôt que l'Etat à travers des recettes fiscales. Si le problème de la privatisation est répandu dans les pays en développement, des pratiques similaires voient le jour dans les établissements publics au sein de sociétés plus prospères.

L'IE, qui consacre ses efforts à l'éducation publique gratuite, appelle les gouvernements du monde entier à s'acquitter de leurs responsabilités afin de garantir l'accès universel à l'éducation.

Inclus dans le rapport:

  • L'accès aux écoles privées fondé sur la capacité à acquitter les frais d'entrée est contraire au principe d'égalité des chances en matière d'éducation, qui relève des droits humains.
  • Les gouvernements et la société civile se doivent d'évaluer de façon critique les répercussions de la privatisation dans l'éducation, pour ne pas miner le caractère universel du droit à l'éducation.
  • Les gouvernements doivent mettre un terme aux réformes éducatives dictées par les lois du marché, à l'instar des subventions accordées à l'éducation privée, et chercher à mobiliser un maximum de ressources au profit de l'éducation publique.
  • Les gouvernements doivent établir et maintenir un système efficace et transparent afin de superviser et réglementer les établissements d’enseignement privé.