Environ 90.000 syndicalistes, y compris des membres des affiliés de l’Internationale de l’Education (IE) au Royaume-Uni, sont descendu(e)s dans les rues à Londres le week-end dernier pour protester contre les mesures d’austérité.
Le 18 octobre, les membres de la National Association of Schoolmasters, Union of Women Teachers(NASWUT) et le National Union of Teachers(NUT)se sont joint(e)s à la manifestation, organisée par le Trades Union Congress, la centrale syndicale au Royaume-Uni.
La marche placée sous la bannière « la Grande-Bretagne a besoin d’une hausse de salaire » ( Britain needs a pay rise) a rassemblé des enseignant(e)s et leurs familles, qui ont rejoint d’autres travailleurs/euses pour mettre en évidence leur colère et leur inquiétude. Ils ont adressé leur message aux femmes et hommes politiques et au public, afin de les sensibiliser aux politiques économiques et sociales qui ont conduit à la réduction considérable des salaires, une forte hausse de la pauvreté, au sans-abrisme et à la misère sociale.
La marche, partie du centre de Londres, comptait parmi ses oratrices Christine Blower, Secrétaire générale du NUT et Présidente de la région européenne de l’IE, le Comité syndical de l’Education (CSEE).
NUT: aucun enfant ne doit aller à l’école le ventre vide
« Les enseignant(e)s voient un nombre croissant d’enfants qui vont à l’école le ventre vide, incapables d’apprendre» a déclaré Christine Blower à la foule. « Les banques alimentaires ne remplacent pas un salaire familial adéquat et les enfants sont en droit de savoir que leurs parents peuvent se permettre de les nourrir, de les vêtir et de les garder au chaud! »
Des milliers d’exemplaires du Manifeste du NUT « Stand up for Education » (Agir pour l’éducation) ont été distribués au public lors du rassemblement.
NASWUT: crise de recrutement et de rétention des enseignant(e)s
La NASWUT a également soutenu la campagne. « Les enseignantes et enseignants, comme les autres travailleuses et travailleurs ordinaires, sont en colère et frustrés après quatre ans de réduction des salaires », a déclaré la Secrétaire générale du NASWUT Chris Keates. « Des rapports indépendants récents ont révélé que plus de 50 pour cent des enseignantes et enseignants ont dû réduire leurs dépenses sur des articles essentiels tels que la nourriture, et plus de 30 pour cent d’enseignantes et enseignants vivent à crédit et de prêts. »
Elle a fait remarquer que les jeunes enseignant(e)s en particulier ont du mal à boucler leurs fins de mois car, outre des réductions de salaire et l’augmentation des cotisations retraites, ils/elles doivent également rembourser des prêts étudiants. Les réductions de salaire ont contribué à la crise de recrutement et de rétention des enseignant(e)s, a-t-elle déclaré.
En outre, les enseignant(e)s sont préoccupé(e)s par les répercussions désastreuses que les politiques économiques et sociales ont sur les enfants et les jeunes auxquels ils/elles enseignent. La pauvreté et le sans-abrisme ont un lien direct avec la réussite scolaire, a déclaré Keates.
EI: personne ne peut apprendre avec le ventre vide
L’IE soutient fermement le combat de ses affiliés au Royaume-Uni visant à garantir une éducation de qualité dans leur pays. « Nous exhortons les autorités publiques à assurer des conditions de travail et de vie décentes pour les enseignantes et enseignants et leurs étudiantes et étudiants », a déclaré le Secrétaire général de l’IE, Fred van Leeuwen. « Nul ne peut enseigner ou apprendre correctement s’il est trop préoccupé- à joindre les deux bouts, avec le ventre vide ou s’il ne peut vivre au chaud. »