Lorsque les Nations Unies convoquent leur Assemblée Générale annuelle, la journée est généralement marquée par des discours et des échanges politiques prolixes, mais un groupe d'enseignant(e)s issu(e)s des quatre coins du globe est venu bousculer cette habitude en dominant l'ordre du jour.
Jeudi, des dirigeant(e)s du secteur éducatif mondial et des étudiant(e)s se sont vus proposer un programme combinant pratique et politique, à l'occasion duquel les enseignant(e)s ont pu agir au même niveau que les fonctionnaires de haut rang des Nations Unies.
Point culminant de la campagne Uni(e)s pour l'éducation de qualité, menée tout au long de l'année par l'IE, « Honorer les promesses de l’éducation de qualité pour tou(te)s : un enjeu trop important pour échouer » ( Delivering on the promise of quality education for all: too important to fail) a fait se côtoyer des faits réels tout droit sortis des salles de classe, et des idées et points de vue émanant de chefs de file du secteur éducatif.
Les premiers de la classe
Issu(e)s de Belgique, du Liban, du Pakistan, de l'Inde, du Togo, du Nigeria et des Etats-Unis, les enseignant(e)s représentants l'IE ont pu partager la vedette avec des personnalités telles que la Nigériane Amina J. Mohammed, Conseillère spéciale des Nations Unies pour la planification du développement après 2015, et Gordon Brown, Envoyé spécial des Nations Unies pour l'éducation mondiale.
Véritables ambassadeurs/drices de l'éducation, ces enseignant(e)s ont répondu aux questions de Patrick Roach, Secrétaire général adjoint du syndicat d'enseignants britannique NASUWT et membre du Bureau exécutif de l'IE, axées sur l'éducation de qualité.
Si les enseignant(e)s ont contribué à faire valoir les défis posés aux éducateurs/trices aujourd'hui, à l'instar des baisses de financement, des privatisations et de la sécurité, pour n'en citer que quelques uns, c'est néanmoins leur passion pour l'enseignement qui a frappé l'assistance.
Les participant(e)s ont été absolument bouleversé(e)s lorsqu'un enseignant libanais du nom de Riad El Hawly a révélé qu'après 35 années passées à enseigner les mathématiques, son salaire mensuel plafonnait à seulement 1.000 dollars américains. Son témoignage, comme tant d'autres, a permis de mettre un visage sur les problèmes spécifiquement abordés par l'IE, alors que les Nations Unies s'apprêtent à adopter une nouvelle série d'objectifs de développement l'an prochain.
Jo Bourne, directrice adjointe de l'UNICEF en charge de l'éducation, a mis en avant l'expérience de El Hawly lors de sa présentation du dernier rapport publié par l'UNICEF, « Enseignants pour enfants marginalisés. »
Globalement, le programme varié proposait un peu de tout. Outre les allocutions de Brown et Mohammed, ainsi que l'exposé à l'intention de la Conseillère spéciale, le Secrétaire général adjoint de l’IE David Edwards a animé une discussion sur l'éducation de qualité aux côtés des dirigeant(e)s venus spécialement pour assister à l'événement des Nations Unies.
Vibeke Jensen, représentante de l'UNESCO auprès de l'Organisation des Nations Unies, Camilla Croso, Présidente de la Campagne mondiale pour l'éducation, Alice Albright, Directrice générale du Partenariat mondial pour l'éducation et Lily Eskelsen-Garcia, Présidente de la National Education Association, ont échangé leurs points de vue au sujet de l'éducation de qualité et répondu aux questions posées par un public actif.
L'après 2015
Dans son allocution de clôture, le Secrétaire général de l'IE Fred van Leeuwen n'a pas caché la nécessité de s'appuyer sur l'impulsion générée à travers la réussite de la campagne. « Nous nous devons de veiller à préserver les gains acquis et à les consolider dans le cadre du processus qui mènera au mois de septembre 2015 », a-t-il déclaré. « En tant qu'éducateurs et éducatrices du monde, nous continuerons de créer et renforcer nos alliances et d'exiger une éducation de qualité pour tout un chacun. »