Au cours de ces dernières années, la négociation collective et le droit de grève ont peu à peu fait l’objet de contestations à la Conférence internationale du Travail. Dans le cadre de la conférence de cette année, réunie du 28 mai au 12 juin, les syndicats du monde entier travaillent ensemble pour défendre ce qu’ils considèrent comme étant deux droits fondamentaux des travailleurs/euses.
Organisée chaque année à Genève, en Suisse, la Conférence internationale du Travail réunit les gouvernements, les employeurs et les syndicats du monde entier afin de discuter de problématiques essentielles en lien avec le monde du travail, telles que l’emploi des jeunes ou les conditions de travail décentes. Un autre rôle majeur de l’institution consiste à analyser les cas les plus graves en matière de violation des droits syndicaux. Créée devant les Nations Unies, l’Organisation internationale du travail (OIT) est la plus ancienne organisation internationale et la seule qui possède une structure tripartite représentant à la fois les gouvernements, les employeurs et les syndicats - ce qui en fait, du moins en principe, la plus démocratique des organisations existantes.
Les employeurs à l’offensive
Malgré cela, au cours de ces dernières années, l’institution a été remise en question par les employeurs. Chaque année depuis 2012, le groupe des employeurs tente de boycotter le travail de la Commission de l’application des normes, mise en place par la Conférence et pilier central du système de surveillance de l’OIT. Le groupe affirme qu’aucune Convention de l’OIT ne reconnaît le droit de grève comme étant un droit explicite, mais que seule la jurisprudence de l’institution y fait référence. Toutefois, les syndicats et le Comité d’experts de l’OIT considèrent le droit de grève comme étant un droit fondamental et un recours ultime pour rééquilibrer les pouvoirs. Le groupe des employeurs remet également en question le principe de négociation collective, déclarant que la crise financière nécessite la prise de mesures d’austérité « flexibles ». Pour l’heure, on ignore encore quelles seront les recommandations tripartites formulées cette année, vu le désaccord qui divise les groupes et le peu de résultats obtenus au cours des deux conférences précédentes.
IE: Défendre les syndicats de l’éducation
Durant la présentation des cas les plus graves en matière de violation des droits des travailleurs/euses, l’IE prendra la parole dans le cadre des séances suivantes:
- Cambodge, Algérie et Swaziland: le droit à la liberté syndicale, en vertu de la Convention 87.
- Corée du Sud: la non-discrimination en matière d’emploi, notamment le licenciement d’enseignant(e)s en raison de leurs activités syndicales, considérées comme des actes politiques.
- Equateur: la liberté syndicale et la convention collective, en vertu de la Convention 98.
- République démocratique du Congo et Niger: le droit à l’éducation, considéré comme un droit fondamental permettant d’éradiquer le travail des enfants et le travail forcé.
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