Les gouvernements participant au Forum Mondial sur la Migration et le Développement (FMMD) doivent adopter et appliquer des politiques de gouvernance en matière de migration et de travail équitable reposant sur les droits, en vue de garantir un travail décent pour tou(te)s les travailleurs/euses et ce, tant dans les pays d'origine que dans les pays d'accueil.
Tel est le message prôné par les représentant(e)s des fédérations syndicales internationales (FSI), dont l'IE, qui se sont rencontré(e)s à Stockholm, en Suède, en marge de ce Forum.
C'est la Suède qui a accueilli l'édition 2014 du FMMD. Faisant suite au deuxième Dialogue de haut niveau des Nations Unies, qui s'est tenu à New York en octobre 2013, ainsi qu'à la réunion tripartite de l'Organisation internationale du Travail (OIT) de novembre dernier, les participant(e)s se sont penché(e)s sur la façon dont la migration contribue au développement, ainsi que sur les stratégies permettant d'inclure les objectifs liés à la migration dans le cadre de l’agenda pour le développement post-2015.
« La détérioration des conditions de travail contraint les infirmières et infirmiers, les travailleuses et travailleurs de la santé et autres enseignantes et enseignants à quitter leur emploi, entraînant ainsi une fuite des compétences des pays pauvres – là-même où elles revêtent une importance cruciale », a déclaré la Secrétaire générale de l'Internationale des Services Publics (ISP) Rosa Pavanelli le 14 mai dernier, à l'occasion de la réunion conjointe entre les gouvernements et la société civile. « Cependant, ces travailleuses et travailleurs sont nombreux à nous confier qu'ils préféreraient rester dans leur pays d'origine, s'ils pouvaient trouver un travail décent. »
Mettre l'accent sur les droits des travailleurs/euses migrant(e)s
L'IE et les autres FSI ont appelé à changer les mentalités, en cessant de considérer la migration comme un moteur du développement, mais en adoptant plutôt une approche de la migration internationale fondée sur les droits, et principalement sur ceux des travailleurs/euses migrant(e)s.
Selon Per Olof Sjoo, Président de l'Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois (IBB), « l'incapacité des gouvernements à garantir un travail décent, à assurer une protection sociale, ainsi qu'à offrir des services publics de qualité, contraignant ainsi les migrantes et migrants à risquer leur vie pour trouver du travail et de meilleures conditions de vie dans d'autres pays, constitue par essence un échec du développement ».
Les FSI ont également rappelé la nécessité d'un engagement politique plus ferme et plus concret en faveur d'une gouvernance multilatérale de la migration du travail.
« Les gouvernements doivent ratifier et appliquer les conventions de l'ONU et de l'OIT sur la protection des droits des travailleuses et travailleurs migrants, et tout particulièrement leur droit à rejoindre et à former des syndicats », a indiqué Samidha Garg, membre du National Union of Teachers(Royaume-Uni), ainsi que du Groupe de travail de l'IE sur la migration et la mobilité des enseignant(e)s.
Les initiatives de l'IE saluées
Les initiatives récemment lancées par l'IE – l'étude de l'IE intitulée « Pour la migration et la mobilité des enseignant(e)s »(disponible en anglais uniquement), ainsi que le portail http://www.migrantteachersrights.org– ont été reconnues comme de bonnes pratiques illustrant le rôle clé des syndicats dans l'autonomisation des migrant(e)s et la protection de leurs droits.
« La seule communauté à défendre en permanence les travailleuses et travailleurs migrants, c'est le mouvement syndical », a déclaré Guy Ryder, Directeur général de l'OIT, à l'occasion de la réunion organisée avec les représentant(e)s syndicaux/ales, lors de la première soirée du FMMD. C'est notamment à l'occasion de cet événement que l'étude de l'IE a été présentée à M. Ryder.
N'hésitez pas à consulter les interventions de Per Olof Sjoo, Président de l'IBB(en anglais) et de Rosa Pavanelli, Secrétaire générale de l’ISP(en anglais).