Les gouvernements et les partenaires internationaux doivent investir dans la qualité des enseignant(e)s. Tel est le discours qu’a tenu la délégation de l’IE lors de la présentation du Rapport mondial de suivi (RMS) sur l’Education pour tous (EPT) 2013/14 à Addis Abeba, en Ethiopie.
L’appel a été lancé lors d’un forum organisé conjointement par l’IE, l’Equipe spéciale sur les enseignants pour l'EPT et l’Institut International de l'UNESCO pour le renforcement des capacités en Afrique (IIRCA), peu après la présentation du RMS le 29 janvier. Les débats avaient pour thème: « Le Rapport mondial de suivi 2013/2014: Implications pour un nouvel agenda pour les enseignants et une éducation de qualité ».
Ressources, infrastructure et formation
Les gouvernements doivent montrer leur volonté politique et leur engagement à améliorer la formation et le statut des enseignant(e)s, a lancé Marieme Sakho Dansokho, membre du Bureau exécutif de l’IE et Secrétaire générale du Syndicat des Professeurs du Sénégal (SYPROS), lors du forum. Tout en applaudissant les conclusions du RMS, elle a instamment prié les gouvernements de fournir l’infrastructure et les ressources nécessaires pour permettre aux enseignant(e)s d’accomplir correctement leur mission. « Un meilleur statut de l’enseignant(e) pourrait attirer de meilleurs candidats dans la profession », a-t-elle argumenté. « En renforçant également la formation initiale et le développement professionnel, on peut améliorer la qualité de l’éducation. » Elle a encouragé les gouvernements à consolider le dialogue social et à impliquer les syndicats d’enseignant(e)s dans l’élaboration de la politique éducative.
Manque d’implication du gouvernement
Autre membre du Bureau exécutif de l’IE, Margaret Rwabushaija, a regretté le peu d’implication du gouvernement dans les matières liées à la qualité des enseignant(e)s et de l’éducation. Rwabushaija, qui préside par ailleurs l’Uganda National Teachers’ Mobilising for Quality Public Education (Mobilisation pour une éducation de qualité), lancée près de Kampala en décembre.
Le RMS prouve la nécessité de mettre en place des politiques publiques globales concernant les enseignant(e)s, a ajouté Edem Adubra, Secrétaire générale de l’Equipe spéciale sur les enseignants pour l'EPT. Et de souligner l’importance que les gouvernements adhèrent à la Recommandation Organisation internationale du travail (OIT)/UNESCO concernant la condition du personnel enseignant (1966) et à la Recommandation de l’UNESCO concernant la condition du personnel enseignant de l’enseignement supérieur (1997).
Séminaire IE/ETA relatif aux droits syndicaux
Parallèlement à la présentation du RMS, un séminaire de trois jours relatif aux droits syndicaux était organisé par IE Afrique et l’ Ethiopian Teachers’ Association(ETA), à Addis Abeba du 27 au 29 janvier. L’atelier, animé par Emanuel Fatoma, Coordinateur Senior pour l'Afrique, a réuni 25 participants de diverses organisations régionales de l’ETA en vue de discuter des droits humains et syndicaux, ainsi que du rôle de l’ETA dans leur défense.
Parmi les sujets évoqués figuraient les objectifs de l’ETA, la structure du pouvoir et les conventions de l’OIT qui touchent les enseignant(e)s. Le droit éthiopien du travail, les négociations collectives et le rôle de défenseur des droits des enseignant(e)s que joue l’IE ont également été abordés.
L’atelier s’est clôturé par une présentation de la campagne Uni(e)s pour l’éducation de qualitéde l’IE, faite par Dennis Sinyolo, Coordinateur Senior pour l’Education et l’Emploi. Des participant(e)s ont suggéré que l’IE mette sur pied des formations à l’intention des membres de l’ETA.
Dans son discours final, Assibi Napoe, Coordinatrice régionale en chef de l'IE, a vivement encouragé les leaders de l’ETA à continuer à défendre les droits des éduca teurs/trices de leur pays et à jouer un rôle actif dans la région. Margaret Rwabushaija et Marieme Sakho Dansokho, membres du Bureau exécutif de l’IE, ont également assisté à la cérémonie de clôture.