Rong Chhun, Président de la Cambodia Independent Teachers’ Association (CITA) et de la Cambodian Confederation of Unions(CCU), a été arrêté par la police le 21 janvier dernier, alors qu'il assistait à une réunion de travailleurs/euses organisée à Phnom Penh.
La CITA a exprimé sa vive inquiétude au regard de la sécurité de Rong Chhun. En effet, depuis son arrestation, le syndicat n'est pas parvenu à le contacter et son lieu de détention demeure encore inconnu.
Les membres des syndicats d'enseignants, victimes de harcèlement permanent
À travers cette arrestation, le Gouvernement adresse un message fort aux dirigeant(e)s et membres de la CITA qui ont déjà été intimidé(e)s, à l'échelle provinciale, pour avoir exercé leur droit à la liberté d'expression et d'association. Le 14 janvier, Rong Chhun a été appelé à comparaître devant le tribunal municipal de Phnom Penh afin de répondre aux questions concernant la grève et la manifestation organisées en faveur d'une augmentation du salaire minimum par les travailleurs/euses du textile. Même si le tribunal l'a relâché, il fait toujours l'objet d'une enquête.
Ce harcèlement continu de la CITA, et plus particulièrement de son dirigeant en particulier, témoigne du manque de respect du gouvernement envers les droits des enseignant(e)s garantis par les Conventions 87 et 98 de l'OIT, ou encore envers le droit à un procès équitable ainsi qu'aux meilleures pratiques, défendu dans la recommandation OIT/UNESCO concernant la condition du personnel enseignant.
L'IE enverra de nouveau un courrier aux autorités cambodgiennes afin de souligner combien elle déplore les abus répétés perpétrés à l'encontre des droits des travailleurs/euses au Cambodge.
L'ONU déplore également les actes de répression
Ce 17 janvier, M. Subedi, Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits humains au Cambodge, a exhorté le Gouvernement cambodgien à lever l'interdiction actuelle sur les manifestations décrétée depuis le 4 janvier. Il a ensuite souligné que les autorités devaient veiller à ce que le salaire minimum national soit fixé à un niveau suffisant pour améliorer le niveau de vie des travailleurs/euses et de leur famille, et soit revu périodiquement en se fondant sur des données, sur l'analyse et la participation, et non sur la répression.