Le Syndicat des enseignants de Corée KTU, qui compte parmi les membres de l'IE en Corée, est aujourd'hui menacé de radiation parce qu'il admet l'adhésion des travailleurs/euses licencié(e)s et retraité(e)s. Le ministère de l'Emploi et du Travail a fait savoir au KTU qu'il avait jusqu'au 23 octobre 2013 pour modifier ses statuts, sans quoi il serait radié.
Le syndicat de la fonction publique KGEU est confronté à un problème similaire. Son enregistrement a été refusé pour la quatrième fois consécutive parce que ses statuts autorisent l'adhésion des travailleurs/euses retraité(e)s et licencié(e)s.
L'IE soutient son affilié et elle a adressé à la Présidente coréenne, Park Geun-hye, un courrier de protestation contre cette ingérence en matière syndicale. L'IE est sur le point de lancer un Appel d'action urgente, avec le concours de la Confédération syndicale internationale (CSI) et de l'Internationale des Services Publics (ISP).
Les enseignant(e)s coréen(ne)s se sont réuni(e)s à Séoul le 26 septembre pour protester contre les menaces de radiation pesant sur leur syndicat. Le Président du KTU, Kim Jeonghun, a également entamé une grève de la faim en vue d'attirer l'attention des médias.
Le KTU avait été enregistré en 1999 suite aux pressions syndicales qui avaient posé le respect total des droits des travailleurs/euses comme condition préalable à l’adhésion de la Corée à l'OCDE. Au fil des ans cependant, les différentes administrations qui se sont succédé à la tête du gouvernement coréen n'ont pas respecté leur engagement en faveur des normes internationales du travail. Récemment, la Corée a même ignoré les recommandations émises par l'OIT.
L'IE témoigne un soutien sans failles à ses organisations affiliées à travers le monde, qui luttent pour le respect des droits à la liberté syndicale et à la négociation collective au nom des enseignant(e)s et des travailleurs/euses de l’éducation qu'elle représente. L'IE s'est déclarée solidaire avec le KTU dans son effort visant à établir un dialogue constructif avec le gouvernement. Concernant la question spécifique du droit de syndicalisation d'un(e) travailleur/euse retraité(e), la convention 87 de l'OIT relative à la liberté syndicale stipule que la norme s'applique à tous les travailleurs et toutes les travailleuses « sans distinction d'aucune sorte ». La convention de l'OIT couvre les travailleurs actifs tout autant que retraités. Dans le cadre de sa jurisprudence, l'OIT a conclu en 2005 que le champ d'application de la liberté syndicale concernait tous les travailleurs et fonctionnaires, y compris les travailleurs licenciés et à la retraite, les travailleurs indépendants, les apprentis et les travailleurs handicapés. De ce fait, le droit de décider si un syndicat doit représenter ou non les travailleurs/euses retraité(e)s afin de défendre leurs intérêts particuliers relève de la seule autonomie interne du syndicat.