Au mois de février dernier, le gouvernement mexicain a entrepris une réforme des articles 3 et 73 de la Constitution, laquelle lui a permis de créer l’Institut national d’évaluation de l’enseignement. Pour le syndicat Coordinadora Nacional de Trabajadores de la Educación (CNTE), cette réforme n’est en rien éducative, mais purement administrative et procédurière, dans la mesure où elle ne porte pas sur le contenu des programmes scolaires ni n’encourage le dialogue avec les communautés en matière de politique éducative.
La réforme a pour objectif d’instaurer un système d’évaluation des enseignantes et des enseignants, afin de pouvoir déterminer leur augmentation salariale, leur promotion et leur maintien en service. Une évaluation qui s’aligne sur les critères de l’OCDE.
Par ailleurs, le système de gestion des établissements scolaires a lui aussi été réformé - une initiative extrêmement dommageable puisqu’elle permet au gouvernement mexicain de ne plus intervenir dans certains frais de fonctionnement des écoles, obligeant ainsi ces établissements et les parents à prendre en charge les coûts liés aux cantines scolaires, à l’entretien des infrastructures et à différents services tels que la distribution d’eau et d’électricité.
La communauté enseignante mexicaine a dénoncé cette réforme, à l’initiative de la CNTE (en particulier la section 22 d’Oaxaca).
L’année scolaire était censée commencer au mois d’août, mais le personnel enseignant a décidé de descendre dans les rues pour faire pression sur le gouvernement qui, de plus, a introduit plusieurs amendements dits « complémentaires » ou « secondaires » visant à modifier la législation en matière d’éducation et se rapportant notamment à la carrière du personnel enseignant.
Pour l’heure, les arrêts de travail se poursuivent dans les Etats de Veracruz, Michoacán, Oaxaca, Guerrero et Chiapas, et des grèves tournantes sont organisées dans l’Etat de Mexico.